Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier...

samedi 5 décembre 2015 à 08:00, par Cyrano

A Bourges, qui n’a pas entendu parler du Palais des Sports du Prado, là où on joue au basket ? Qui n’y va pas ? Non, plutôt qui y va ? ce sera plus vite compté.

Donc, depuis deux mois, un nouveau Palais des Sports, pour les basketteuses. De l’extérieur, on ne peut pas le louper avec ses couleurs style journée-de-merde-avec-gastro. Après des débats épiques au Conseil Municipal, l’ancien stade du Prado s’est vu agrandi jusqu’à la démesure, presque – mais après tout, épousant peut-être l’ego boursouflé de certains élus ?

L’intérieur, c’est pas marron, faut pas abuser, c’est orange, orange, orange, les couleurs de Tango - c’est comme ça que se surnomme l’équipe de basket. Et on n’a pas lésiné sur les oranges : y’en a 5000, cinq mille sièges ! La chaîne de télé L’Equipe 21 passe parfois des matches des Tango. Ça tombe bien, voyons voir un peu l’occupation... Par exemple, pour deux matches, ici à Bourges, fin octobre et début novembre, contre les turques de Kayseri et les russes d’Orenbourg (si j’me suis pas emmêlé dans les copies d’écrans des matches retransmis sur la chaîne télé Equipe 21).

Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier...

Wahou, la foule ! 5000 ? Bon, allez, 3000 et ce sera bien... Pour le moment, on ne peut pas dire que le grandiose Palais des Sports est bien rempli... Les millions ne sont pas encore amortis.

Heureusement, on peut se consoler sur le site internet de la billetterie de la FNAC. Pour le basket à Bourges, on peut lire une ahurissante présentation (on croirait bien que c’est le président Mao qui l’a fait, ce Palais des Sports) :
« Le palais des sports du Prado de Bourges est le temple du basket-ball avec le CJM Bourges Basket. Il a fallu agrandir le stade du Prado deux fois tant les habitants de Bourges s’y pressaient avec enthousiasme. »
Ça alors, mais y z’ont été chercher ça où ?! Pour un peu, la FNAC nous aurait annoncé des manifs pour agrandir le stade du Prado... Bin, en regardant les matches à la télé, l’enthousiasme que voyait la FNAC semble être retombé...

Ah, excuses ! Attendez ! Notre envoyé spécial était devant sa téloche mercredi soir, 2 décembre. On pouvait voir le match Bourges-Basket versus les Castors de Braine (Castors, nom étrange pour une équipe féminine, mais Braine est en Belgique, alors...). La tendance à la baisse de fréquentation semble être en hausse ! Regardez les images. On a même poussé la coquetterie à vous montrer les deux grandes travées en vis-à-vis. Tous nos compliments à monsieur Lepeltier, ex-maire, et autres fans de ces travaux grandioses.


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Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier... - matt - 18 décembre 2015 à 10:52

Bonjour,

J’apprécie habituellement la qualité des articles proposés sur votre site mais en ce qui concerne celui-ci, je ne peux m’empêcher de constater un manque total de connaissances du sujet.
Ne vous en déplaise, le nombre de spectateurs moyen depuis le début de la saison a grimpé à 3600 alors que l’ancien Prado ne pouvait en contenir que 3200 lorqu’il était plein jusqu’au cintres avec 200 personnes debout.

Avec 3600 spectateurs, le club TANGO est de loin le premier club féminin français mais aussi de tous les clubs engagés en Euroligue (coupe d’Europe des clubs champions), il est dans le top 5 des affluences des clubs masculins de PROA (Elite masculine française) qui ne remplissent pas non plus leurs salles loin de là !

Alors pourqoui dénigrer ainsi une réussite locale ? elles ne sont pourtant pas si nombreuses ...
La capacité de la salle a été portée à 5000 places poir répondre aux exigences de la FIBA (fédération internationale de basket) en vue de pouvoir un jour organiser de nouveau une finale Européenne à Bourges.
Sans ça, le club TANGO n’a plus aucun levier de progression et à ce niveau, tous clubs sportifs professionnels confondus, un club qui ne progresse plus régresse rapidement avant de s’éteindre au fil des années.

Certes 3500 à 3800 personnes dans un Prado de 5000 places , ça sonne un peu creux et donne l’impression, surtout sur les ecrans TV, qu’il y a moins de monde et d’ambiance que les années précedentes où il y avait entre 2500 et 3200 personnes dans le Prado ancienne configuration, c’est ainsi ...

L’idée des rideux occulatnts permettant d’avoir 2 jauges "visibles" une à 3800 personnes par exemple avec les rideaux fermés et une à 5000 lorqu’ils sont ouverts est utilisée dans de nombreux complexes sportifs depuis de années dans le monde entier alors pourquoi à Bourges cela serait-il synonyme d’échec ? de tromperie ? c’est justement en faisant preuve d’ambition que le club perdurera et ne sombrera pas dans l’anonymat qu’a pu connaitre feu le FCB (foot) au stade Jacques Raimbault.

Le Prado en est à son quatrième agrandissement et c’est grâce à cette ambition que 30 ans plus tard il est toujours présent au plus haut niveau, sans ces agrandissements il serait déjà aux oubliettes comme de nombreux grands clubs de basket qui ont connu une descente aux enfers.

On peut toujours se plaindre, le Prado est trop cher pour le sport, la nouvelle MCB est trop chère pour la Culture ... mais dans ce cas-là il faut arrêter de se plaindre qu’il n’y a rien à Bourges.
Avec ce type de raisonnement, la Ville n’aura plus de dettes, les impîots baisseront mais il n’y aura plus d’habitants, CQFD !


Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier... - 22 décembre 2015 à  07:53

Bonjour,

"Il n’y aura plus d’habitants ?" : Je n’arrive pas à cerner en quoi la descente aux enfers du "FCB" aurait eu un impact sur la baisse de la population de Bourges. Si vous avez des preuves empiriques celà m’intéresse.

On parle de 16.2 millions d’euro dépensés pour la seule ville de Bourges quand même.
Ca correspond au financement de 100 places de crêche pendant 11 ans (15 000 an/enfant).
Ca correspond aussi au coût d’une piscine couverte (11 millions d’euros) + 4 années d’exploitation.

Il s’agit ici de poser une question sur les choix de la municipalité, à savoir : A l’heure où l’argent public ne coule pas à flot, vaut-il mieux créer des places en crêche, des postes d’éducateurs sportifs, faire en sorte que tous les enfants apprenent à nager ou, agrandir l’enceinte sportive d’un club professionel de sorte qu’1/3 des places soient vides dans l’optique d’accueillir une éventuelle finale européenne ?

Personnelement, à choisir, la dernière option me semble la moins judicieuse.
Surtout, les fait que mes impôts soient dilapidés dans la construction de loges VIP à Jacques Rimbault ou au Prado, ca ne fait pas de différence, le tout me reste en travers de la gorge.

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Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : révision - Cyrano - 24 décembre 2015 à  18:46

J’apprécie bien la réponse faite à Matt. Mais j’ai honte de mon manque total de connaissance sur le sujet, c’est bin vrai. Mais pour en être sûr, on va revisiter cette histoire du Prado. C’est facile pour moi : il me suffit de relire les articles sur les Conseils Municipaux auxquels j’ai assistés.

Avant – bien avant – les travaux d’agrandissement du stade du Prado, avant l’idée d’un nouveau Palais des Sports, le basket à Bourges faisait déjà le débat, because que ça pompait de grasses subventions au détriment d’autres activités sportives ou activités pour l’école.
On peut en trouver l’écho en relisant-clic ! ce qui avait été écrit au sujet du Conseil Municipal de mars 2009. On y lit une subvention d’un demi-million d’euros pour le basket et un pertinent message de don-diego-de-la-vega.

Parce que avant d’agrandir le Prado, on n’a pas oublié que le Maire Serge Lepeltier et son équipe (dont Pascal Blanc) voulait carrément bâtir un nouveau Palais des Sports je ne sais plus où. Et les premières dépenses partaient dans des études réalisées par des cabinets très, très bien payés.
Irène Félix (PS), au Conseil Municipal d’octobre 2009, s’interrogeait sur ce sujet, au vu des finances de la ville : « on doit s’interroger sur l’opportunité de multiplier les études, en particulier quand il s’agit de nouveaux équipements. Très concrètement, les études pour la construction d’un Palais des sports doivent-elle être maintenues dans ce calendrier ? Est-ce prioritaire pour la ville ? »

Les études terminées, le Maire a présenté son projet de nouveau Palais des Sports – Juste une présentation non soumise au vote, le gros sujet du Conseil Municipal de février 2010, cliquez par curiosité !
Ça commençait par une facture de 21 millions d’euros et malgré tout, le Maire disait : « Soyons clairs : on n’en attend pas de rentabilité économique. » et il précisa aussi la dénomination Palais des Sports : « C’est d’abord un Palais des Sports pour le basket [un temps, puis]... Soyons très clair : ce sera le Palais des Sports de notre équipe de basket. »
Sur la demande de Bourges-basket, un futur Palais des Sports pour les VIP ? Mais l’histoire ne faisait que commencer.

Evidemment, le projet d’un grandiose temple dévolu au basket fait penser à cet autre temple, mais gazonné, et pour le football – mais datant de l’époque Rimbault (pas le poète, mais le maire). Au Conseil Municipal de novembre 2010, le maire Serge Lepeltier est très conscient de la similitude : après avoir clamé que le Palais des Sports en projet était un pari sur l’avenir, il rajoutera « Tout le monde me dit que c’est le syndrome Jacques-Rimbault ». No comment.

Comprenons bien : ceux qui font chier, ceux qui veulent encore plus, toujours plus, c’est le Bourges-Basket pour les VIP, et le nouveau Palais des Sports, c’est pour eux. Et que ne ferait-on pas pour attirer les VIP ? Quitte à faire, en 2011, une affiche pour du bitch-basket, clic-pour-mater – qui fera ironiser même les journalistes de France-Info ou de France-Inter.

Et puis, patatras ! Une nouvelle péripétie, mais de taille ! On ne peut pas construire un nouveau Palais des Sports là où c’était prévu : y’aurait un hypothétique TGV qui y passerait… On apprend ça au Conseil Municipal de septembre 2011 et je résumais :
« Donc la municipalité a décidé de faire un nouveau Palais des Sport avec plus de place pour cette engeance là [les VIP]. Projet adopté, patatras : Les gens de la haute trouvent que y’a pas encore assez de place pour accueillir les Vé-I-Pé. Bagatelle, pour plus de 20 millions d’euros (glup) on décide de le mettre ailleurs, en dehors de la ville. Projet adopté, patatras (bis) : la ligne LGV Paris-Bourges-Clermont pourrait passer à coté d’un panier de basket de ce Palais. »

On allait donc le mettre ailleurs ce palace pour le basket ? Où ? Personne ne le sait – mais en tout cas le projet passe de 21 millions à… 34 millions d’euros. 34 !... sans rire ! Je vous recommande la lecture de l’article sur le Conseil Municipal d’octobre 2011, clic ! Palais des SPORtS, Palace des Sponsors.
Le maire y parle de « salons de réceptions » nécessaires – ça aide pour jouer au basket ? Irène Félix rappelle que y’a déjà eu 600.000 euros dévolus à une étude jamais faite. Jean-Michel Guérineau lui, y donne du « OUI ! » à ce nouveau palace pour sponsors.
On y apprend que lorsque le Maire disait 20 millions, il pensait 25 !... Et ah, malgré tout, on sait jamais : si les financements ne sont pas trouvés, on envisagera « une évolution de l’actuel Palais des Sports ». Ah-ah ?...
Bref, allez lire, c’est bien intéressant tout ça.

Et enfin, c’est le Conseil Municipal de janvier 2012 : J’y étais pas, mais la télé, si !. Oui, y’avait France 3, tout ça pour apprendre que le projet était abandonné et qu’on allait faire étudier par les services de la ville un agrandissement de l’actuel Prado. C’est ce qui s’est donc passé ensuite.
Prenez le temps de lire dans cet article le flash-back résumant les péripéties-Clochemerle de ce projet. Ça ne ressemblerait pas à de l’amateurisme ?

Alors, certes, on peut vouloir à tout prix son joujou pour mettre les VIP dans des salons, mais qu’on ne vienne pas faire chier parce que on ne pactise pas avec ça. Je revendique même un peu de connaissance sur le sujet, et dans son déroulement rock-en-roll. Et ce n’est pas simplement le Prado ou la Maison de la Culture qui peuvent faire croire que Bourges est vivant.

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Le Prado à Bourges, on en rit aussi dans Le Berry - Cyrano - 10 décembre 2015 à 14:08

Aujourd’hui jeudi 10 décembre, un amusant billet dans Le Berry Républicain. C’est un petit encadré, rubrique "Indiscret", en haut de la page 11 : "Au Prado, le vide sera-t-il caché ?"
On y apprend que le président en chef du Prado et le président en chef de Bourges (notre brave maire, on le dira jamais assez) envisageraient de mettre des rideaux pour masquer les sièges vides... A lire ! faut bien sourire par les temps qui courent.


Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier... - 7 décembre 2015 à 07:48

Et pendant ce temps là, la piscine Robinson ferme pour faire des économies et la municipalité est infoutue de mettre les écoles primaires à moins de 20 minutes des bassins de natation comme la loi le lui oblige.
A nos élus qui ne connaissent rien aux programmes d’enseignement au niveau primaire, le savoir nager est au programme et ne s’apprend pas sur les sièges vides du prado.


Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier... - Clement - 6 décembre 2015 à 14:16

Marrant ça rappelle un autre "temple" du sport non loin de là, mais lui sur gazon...
A bon entendeur...


Le Prado à Bourges, Palais des Sports du basket : les pieds dans le panier... - Cyrano - 7 décembre 2015 à  18:01

A bon entendeur, mouaih, bin mouaih, parce que là, vous devriez être plus précis. Moi je veux bien être entendeur...

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