Croisade pour la santé, un exemple à suivre ?
Le 16 juillet 2008 partait de la Gironde, un groupe de randonneur bien spécifique... celui de la "Croisade pour la santé". Cette randonnée consistait à marcher pendant 14 jours à jeûn sur une distance de 500km.
Si l’on en croit l’objectif des organisateurs, il s’agissait de promouvoir auprès du grand public, le jêune "régénérateur" censé permettre au corps de "se débarrasser des toxines", mais aussi de sensibiliser nos responsables politiques, en remettant à deux ministres, Roselyne Bachelot et Xavier Darcos, un "Manifeste pour le jêune".
Mais qui se cache derrière cette marche ? Un homme : Bernard Clavière. Coup de pub pour promouvoir son association et vendre son livre, dont certaines phrases chocs (et qui personnellement me font très peur) sont mis en extrait sur internet, ou réelle croyance envers le jeûn ?
Qu’importe mais ce phénomène n’est pas sans inquiéter plusieurs personnes, dont des médecins.
Selon eux le jêun s’il est bien pratiqué ne represente aucun danger. Cependant, associé à une activité intense et forte, il peut s’averer dangeureux, surtout si aucun bilan de santé n’est réalisé préalablement.
On est sceptique surtout provenant d’une initiative d’une personne n’ayant aucune connaissance médicale et qui ne s’est pas soucié du desistement du médecin qui devait suivre les randonneurs.
Mais bien heureusement tout s’est très bien passé si l’on en croit Gérard, 62 ans, l’une des unique personnes interwievées par les médias, car il est l’exemple de la parfaite réussite de cette marche et cloue le bec à tous les sceptiques et les médecins par ailleurs.
Hors certains médias, il est très peu question de ceux qui ont du abandonner en raison problemes de santé naissants. La réussite de Gérard reste mitigée, car il lui a fallu manger quelques légumes... Donc le jeûn en randonnée n’est pas tout à fait sans conséquence.
Ne parlons pas de la publicité faite autour des personnes qui pensent que le jeûn c’est surtout pour maigrir [1]. Apparement M.Clavière n’a pas arrété les complexé(e)s du bidon, dont cette seule motivation est quand même un aveu de maigrir à tout prix et quelque soit le prix. Légéreté sérieuse à prendre en compte quand le principe du jeûn veut être mené à bien, sans aller jusqu’à la dérive, comme l’anorexie.
Cette absence de prise de précautions n’a pas plu à tout le monde, si bien que dans une commune, le maire n’a pas voulu délivrer un emplacement pour loger les randonneurs, ne souhaitant pas cautionner cette méthode. Ce maire, Bernard Castagnet [2]
, un peu extrême diront certains, n’a pas vu d’un bon oeil cette randonnée car en plus d’être maire, il est medecin. Qu’aurait fait notre Serge Lepeltier national ?
La randonnée s’achèvait le 29 juillet à Paris, apparement sans problèmes. Une réussite et un succès pour Bernard Clavière qui semble avoir trouvé une solution extrême aux problèmes de nutritions des Français : ne plus manger.
Il semblerait que ce Monsieur soit déjà un adepte de techniques controversées comme la Méditation Transcendantale [3], décriée plusieurs fois aussi.
D’un extrême à un autre, on en perd son latin. La nourriture est un sujet sérieux qui ne s’improvise pas. Le jeûn reste une activité épisodique particulière avec des riques en cas de problème de santé en amont. Ce n’est pas une grève de la faim qui consisterais à se rebeller contre la nourriture elle-même. Elle ne doit pas être mise entre toutes les mains car la possibilité de dérives face à cette technique est forte. Chaque activité à ses règles, qu’il faut respecter pour ne pas se mettre en danger.