Un gueuleton à 230 000 euro

230000 euro : c’est le prix du dernier gueuleton que s’est offert le Syndicat Départemental d’Energie (SDE 18) pour fêter son 60è anniversaire ! Ajoutez à cela des dépenses pour des "voyages d’études", des fêtes et des cérémonies de plusieurs centaines de milliers d’euro par an [1] .
Aymar de Germay, nouveau président du SDE 18 et maire de Marmagne, décrit à demi-mots sur son blog les nombreux disfonctionnements dans la gestion du syndicat, sous la présidence de Dominique Bulteau (ancien conseiller général), de 2000 à 2008.
Et de souhaiter un « fonctionnement plus ouvert et plus démocratique », une « modération du train de vie du Syndicat », une « attitude prudente sur une politique de diversification tous azimuts ». Il souhaite aussi ne plus « subordonner l’octroi d’une subvention à une délégation globale de compétence vers le Syndicat »
Venant de la bouche d’un élu du même bord politique que l’ancien président, on peut considérer que ces réflexions ne sont que des euphémismes pour dire que, jusqu’alors, le SDE 18 était une structure à gouvernance autocratique, au train de vie somptuaire, et qui faisait du chantage à la subvention auprès des communes qui voulaient moderniser leur réseau d’énergie.
Il est curieux qu’il ait fallu attendre le résultat d’un audit [2] pour s’en rendre compte, et que le Conseil Général du Cher, dont le SDE 18 est une émanation, n’ait jamais rien trouvé à redire [3]. Curieux aussi que les organismes de tutelle (préfecture, trésorerie générale) n’aient pas tiré bien avant la sonnette d’alarme. Sûrement parce que le petit monde des notables locaux n’aime pas le scandale.
Cela pose le problème plus général de ces organismes para-publics à la gestion souvent très opaque, au fonctionnement rarement démocratique et souvent très dispendieux. L’argent public qui y est englouti servant essentiellement à financer les frais de structure (locaux [4], matériels, personnels nouveaux), et à améliorer le train de vie des petits notables locaux (défraiements, réceptions, voyages d’étude, véhicules de fonction, etc.)
La gestion du SDE 18, sous la présidence de Dominique Bulteau, est un parfait exemple de gabegie éhontée de l’argent du contribuable. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que, par ces temps de récession économique, de nouveaux scandales apparaissent.
[1] Voir en ligne l’article du BR : "Dérives et lacunes au syndicat d’énergie"
[2] Audit parait-il rendu public. Une demande a été faite auprès du SDE 18 pour l’obtenir
[3] Il était même en projet de déménager une troisième fois à l’ancien hôpital Baudens, propriété... du conseil général. Comme quoi, les petits arrangements entre amis vont bon train
[4] le loyer actuel des locaux en zone franche est de 10000 euro par mois !