Région Centre : les socialistes fiers du travail accompli

Meeting du PS : François Bonneau présentait son bilan et ses projets
mercredi 10 mars 2010 à 08:36, par bombix

Calés dans les starting blocks, les socialistes de France et de Navarre s’apprêtent à rafler la mise lors des prochaines élections régionales. Hier, c’était le grand meeting du PS à Bourges avant le 1er tour, dimanche 14 mars, avec, naturellement, François Bonneau en vedette, encouragé par tout ce que le parti de Martine Aubry compte de beau monde parmi les notables et élus PS du Cher. Cerise sur le gâteau, la charmante Elisabeth Guigou, ancienne ministre de Lionel Jospin, avait fait le déplacement. Un meeting sage, devant un public acquis, mais où on pouvait sentir une pugnacité certaine et le désir d’en découdre avec une droite hargneuse mais en difficulté après trois années de sarkozysme et qui doit compter avec une crise économique sans pareille.

Région Centre : les socialistes fiers du travail accompli

Des responsables socialistes pugnaces

La mise en scène n’est pas très originale, mais quand les bonnes recettes ont fait leurs preuves, pourquoi en changer ? Devant, les grands chefs ; derrière la troupe, pour ne pas dire les figurants. Pierre Dedet en maître de cérémonie ouvre la soirée, suivi de Philippe Fournié qui présentera chacun des membres de la liste.
Irène Félix accède alors au pupitre. Le ton est énergique, et la cible toute trouvée : Serge Lepeltier, l’actuel maire de Bourges. Lepeltier, tête de liste UMP aux régionales pour le Cher est inefficace et sans idées sur le plan économique. Il fait de l’écologie d’opérette. Quant à la solidarité, quelques initiatives malheureuses comme les zones franches accordées aux médecins qui désertent depuis lors les zones rurales attestent assez son indifférence à ce type de problèmes.
Alain Rafesthain, tête de liste PS pour le Cher prend à son tour la parole. Ce sera pour défendre le bilan de François Bonneau et saluer le travail accompli par l’équipe actuelle aux responsabilités à Orléans. Le ton est mordant. Evoquant les accointances interlopes de la droite et l’extrême droite lors de précédentes échéances pour la conquête de la région Centre, Rafesthain lance : « C’est toujours la même droite ! » Allusion aux engagements de jeunesse de Novelli ? En verve, le Président du Conseil Général se déchaîne : « On a déjà Sarkozy à Paris, on ne veut pas de son adjudant à Orléans » D’ailleurs, que propose-t-il ? Rien de bien original. Des « mesurettes », des fausses innovations, ou le décalque mais en moins bien, des mesures déjà prises par la gauche.

Novelli ne peut pas promettre le TGV

La promesse de TGV ? « Quoi qu’il arrive, personne de sérieux n’envisage un TGV pour le Centre avant 2025 ... Monsieur Novelli croit-il être encore ministre à cette époque ? » raille Alain Rafesthain décidément en forme. Et le Président du Conseil Général de fustiger la réforme des collectivités locales, qui constitue une atteinte très réelle à la démocratie sans améliorer le fonctionnement et l’efficacité de l’administration des territoires.
Elisabeth Guigou prend alors le relais. Irène Félix avait traité le local, Alain Rafesthain le régional, Guigou adopte une perspective nationale. La gauche tient toutes les régions de France sauf deux. Devant un pouvoir en échec sur tous les plans — y compris sur son terrain de prédilection, la sécurité — devant un pouvoir arrogant « nous devons affirmer notre fierté du travail accompli » assène l’ancienne ministre.

Réforme des collectivités locales : injuste, et inadaptée


Elisabeth Guigou réservera ses salves les plus denses en abordant la réforme des collectivités locales. Réforme anti-démocratique, concoctée par un pouvoir qui ne tolère pas de contre-pouvoirs ; réforme injuste qui supprime la taxe professionnelle, et transfère cette charge fiscale sur les familles ; réforme régressive qui programme l’asphyxie des associations qui ne pourront plus être subventionnées. Le message est reçu cinq sur cinq au 22 d’Auron, n’en doutons pas. Madame Guigou achèvera son allocution sur un sujet qui lui est cher : le maintien de la parité parmi les élu(e)s.

Priorité à l’éducation et à la formation

François Bonneau termine comme on pouvait s’y attendre la série des interventions. « Les enjeux de ce scrutin sont régionaux et nationaux », insiste l’actuel Président de la Région. Sarkozy promettait plus de travail : nous atteignons dix pour cent de chômage, vingt cinq pour cent pour les jeunes ! Sarkozy promettait l’Etat impartial : partout il place ses gens et distribue les privilèges.
Contre cette politique, il faut insuffler une dynamique qui relance la croissance, et il faut organiser la solidarité.
Stratégiquement, l’ancien Principal de collège insiste sur le rôle premier de l’éducation et de la formation. Elle doit être performante, et s’adresser à tous. François Bonneau rappelle les efforts de la Région Centre dans ce domaine : gratuité des manuels scolaires pour les lycéens, programme trans-Europe Centre, qui doit permettre à chaque lycéen de faire pendant sa scolarité un voyage sans frais vers un pays d’Europe, programme Visa pour permettre une remise à niveau d’adultes dans des domaines spécifiques, etc. Mais le pari sur la formation va plus loin. François Bonneau est convaincu que nous ne gagnerons la bataille de la mondialisation que si l’innovation de nos entreprises est au rendez-vous. Et là encore, il n’y a pas d’innovation possible sans un haut niveau de formation et de qualification. La région Centre compte poursuivre ses efforts dans ce sens.

La démonstration semble logique et la démarche généreuse. Sera-t-elle suffisante ? François Bonneau a commencé son intervention en évoquant un groupe de jeunes réunis en association, et qui lui ont fait part de leurs difficultés à trouver un emploi et à s’insérer. Parmi eux, certains étaient diplômés, il y avait même un ingénieur. Un homme jeune — 27 ans — a déclaré avoir travaillé trois ans depuis sa sortie de l’école, BTS en poche.
Preuve que dans notre société, le travail se fait rare et le processus d’insertion est difficile, même pour les diplômés.

L’abstention qui plane

Raison pour laquelle peut-être le bel optimisme de nos notables socialistes est tout de même modéré par le risque de l’abstention qui plane. Que les français, et en particulier les jeunes aient lieu de se plaindre ou d’être insatisfaits du pouvoir sarkozyste, chacun en est d’accord. Mais cela induit-il qu’ils se déplaceront le 14 et le 21 mars pour voter aux régionales ? Il faudrait que tous croient encore à la sincérité et aux pouvoirs réels des responsables politiques, à Paris ou en régions.

Rien n’est moins sûr.


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