Point de vue

La Région Centre envoie Novelli sur les roses

lundi 15 mars 2010 à 13:26, par B. Javerliat

On l’annonçait comme l’une des régions prenables par la droite. Vous pensez, un ministre comme tête de liste, qui plus est au passé facho pour bien ratisser à la droite de la droite, face à un socialiste « le moins connu des présidents sortants » faisant pâle figure, ça devait être du gâteau de reprendre la Région Centre !

Rajoutez à ça une campagne de dénigrement savamment orchestrée contre « Monsieur 7% », la publication du « livre noir de la Région Centre » avec un ramassis de mensonges que même le Figaro ne les a pas repris, des sondages aux petits oignons où il tutoyait la barre des 35 % quand son concurrent dépassait à peine celle des 20%, l’artillerie lourde a tiré à feu nourri durant toute la campagne. Résultat : Novelli n’a même pas passé les 30%, Monsieur 7% le talonne à quelques dixièmes et le Front National sera présent au second tour. En plus, il a réussi à se faire battre dans un département sur deux. Comme quoi, y’a pas de justice !

Identité régionale, l’échec de Novelli

Pas de justice, à voir. Parce que le thème principal de Novelli, c’était l’identité régionale, thème porteur au début de la campagne quand le débat sur l’identité nationale faisait rage. Sauf que plus l’échéance électorale s’approchait, plus la droite la mettait en sourdine sur le sujet, consciente qu’elle ouvrait ainsi un boulevard au FN. Novelli lui (on ne se refait pas) a insisté jusqu’au bout, martelant jusqu’aux derniers meetings que s’il n’était pas élu, la scission de la Région était inéluctable, que lui seul pouvait maintenir « l’identité régionale » et que la seule chance d’avenir des départements pauvres du sud de la Région, c’était Novelli. Résultat, c’est là qu’il s’est pris ses plus belles vestes :

La Région Centre envoie Novelli sur les roses

Tout comme le débat sur l’identité nationale n’a fait que provoquer la division nationale, le thème de l’identité régionale a provoqué la division régionale. Mention spéciale à Serge Lepeltier qui a mis tout son poids d’ancien ministre de l’écologie dans la balance… pour obtenir la deuxième plus belle gamelle de la Région ! D’un autre côté, c’est aussi lui qui a été le premier à porter à la connaissance des électeurs le passé de Novelli ;-)

Et maintenant, on fait quoi au second tour ?

Parce que là, on est au milieu du gué. Si le premier tour met la gauche en position favorable, une élection n’est jouée qu’au soir du second tour. A droite, Novelli n’a aucune réserve de voix, Le Pen ayant déclaré qu’il maintenait ses candidats partout où c’est possible. Mais avec une telle abstention, il doit bien rester un paquet d’électeurs à aller chercher. On peut faire confiance à la droite pour faire la tournée des maisons de retraite. Et il y a ces 3% du Parti de la France dont il est difficile de prévoir le report au second tour. A gauche… A gauche que dire ? Avec un potentiel de 55% des voix, la partie semble plus facile. Mais c’est sans compter avec le talent de la gauche pour se prendre les pieds dans le tapis. Le PS a-t-il compris que ses électeurs ont voté plus contre Sarkozy que pour le PS, et qu’il n’a d’autre choix que de réunir toute la gauche avec lui ? Les écolos, qui ont choppé la grosse tête aux européennes, ont-ils compris qu’il serait très dangereux de se maintenir au second tour ? Le Front de gauche va-t-il bien jouer le jeu de l’union, (d’autant que le MoDem ayant dépassé les 5% est en position de fusionner) ? Quant aux 3% de l’extrême gauche, difficile de compter dessus.

Le premier tour a permis aux forces en présence de se compter. Maintenant il ne reste plus qu’un objectif : empêcher la Région Centre de tomber dans l’escarcelle Sarkoziste. Perdre de vue cet objectif, c’est donner la Région Centre à Novelli.


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