Tragédie grecque revisitée
Tout au long de la semaine dernière, les médias nationaux et internationaux nous ont abreuvés jusqu’à plus soif des derniers rebondissements de la crise financière européenne, avec en point d’orgue la rencontre dramatisée des puissances du G20 à Cannes. Alors que certains de ces épisodes furent qualifiés dans la presse de « coups de théâtre » ou bien encore de « tragédie grecque », la Maison de la Culture de notre bonne ville de Bourges programmait par un curieux hasard du calendrier, le spectacle du metteur en scène Wadji Mouawad, Des Femmes, composé justement de trois tragédies de Sophocle : Les Trachiniennes, Antigone et Electre. [1]
Autre hasard de calendrier... Alors qu’à Bourges, on annonçait la présence de Bertrand Cantat pour la version intégrale du spectacle joué samedi, se déroulait à Paris, une manifestation contre les violences faites aux femmes [2] Le Berry Républicain, quotidien de presse régional, sans doute à l’affût d’un nouvel épisode dans ce feuilleton polémique, faisait paraître samedi, un article sur la présence controversée du chanteur et promet à ses lecteurs de donner un compte-rendu du spectacle dès lundi. À n’en pas douter, Sophocle aurait pu tirer une belle tragédie de tout cela.
[1] Ce spectacle, de bonne facture, teinté de rock, doit principalement son succès à la participation de Bertrand Cantat, l’ex-chanteur de Noir Désir, qui en a composé la musique en partie et qui chante en off au cours de certaines représentations. La voix du chanteur et ses compositions sont effectivement remarquables et marquent fortement la mise en scène. Ce retour sur scène de l’artiste, naguère condamné pour homicide sur sa compagne l’actrice Marie Trintignant, a suscité une vive polémique au Québec puis en France lors des premières représentations…
[2] Manifestation à laquelle participait notamment l’élue écologiste Cécile Duflot, dont le compagnon n’est autre que Xavier Cantat, frère aîné de Bertrand...