Bourges, le meeting finance du 1er février 2016 : tout ça pour ça ?!
Presque 1000 personnes s’étaient déplacées pour apprendre… qu’il n’y avait rien à savoir, le maire invoquant le secret-défense. Plus footage de gueule, tu meurs ou tu te réincarnes en gris, noir, blanc.
Un beau métingue !
La salle du Carré d’Auron pleine à craquer ! Une demi-heure avant le début, on dénombrait déjà 120 personnes – et quelques bien gentils opposants qui distribuaient bien tranquillou un tract PCF ou un tract des municipaux CGT. A l’ouverture des portes, c’était grisant : la bousculade faisait journée ouverture de soldes pour âge mûr – mouaih, y’avait bien du jeune, mais pas tant que ça. Les soldes, justement, on était venu pour ça : la ville de Bourges va-t-elle être soldée ?? Et ça intéresse aussi les maires des communes voisines : on peut voir Gérard Santossuosso, maire de Trouy, tout sourire.
La matinale du libéral
Cette soirée fut bien courte, même pas deux heures et ce sera un enfumage complet. Le maire, qui était déjà dans l’équipe municipale précédente, dit, sans rire, que cette réunion est là pour montrer « la situation que j’ai découverte quelques mois après les élections. » Ensuite un petit show Jean-Marc Sylvestre qui nous fait (sous les huées et les quolibets) un numéro comme au temps où il débitait des sornettes à la radio, dans une matinale : crise du management politique, bla-bla, rrr, rrr... la crise mondiale, bla-bla, rrr, rrr... Puis il parlera des finances de la ville, en ayant pris soin de dire : « Je ne connaissais pas la ville de Bourges la semaine dernière. » On aura de jolis tableaux avec des chiffres (on savait d’ailleurs tout ça). Puis on passera aux questions : internet, tweets, et salle aussi.
Si j’avais su, j’aurais pas venu !
La première question, sur internet, la question la plus fréquente, c’était sur... la Maison de la Culture. Comme quoi, le lobbying d’un camp ou d’un autre, ça marche. Pas sur les finances, pas sur l’augmentation des impôts locaux, non, la La Maison de la Culture. Y’a que ça qui intéresserait ? Parmi l’assistance, une grosse majorité ne la fréquente pas, mais, ça serait The question. On apprendra que le budget MCB est passé à 36 millions d’euros... Monsieur le maire d’une ville surendettée dit ça sans rire. Mais il n’oublie pas ses classiques : la Maison de la Culture serait dans l’ADN de la ville (Yannick Bedin sort de ce corps !).
On aura ensuite des questions dans la salle. La seule question, celle pour laquelle l’écrasante majorité est venue : l’augmentation des impôts locaux ? Mais monsieur le maire répondra qu’il ne peut pas répondre.
Et d’autres questions étranges suivent, avec de belles remarques. Dans la salle, une personne propose de diminuer par deux le nombre d’employés municipaux de la ville et conclut : « Quand enfin le maire de Bourges va-t-il gérer la ville comme on gère une entreprise ? » Puis des questions dont on se branle : combien coûte la fibre internet ? Puis une question d’un employé de MBDA. Le maire répondra à son « ancien collègue ». Stupeur de Sylvestre : « Vous ?... » Oui, Blanc a travaillé à MBDA. Et puis, et puis d’autres questions bien mièvres, etc. Puisque de toute façon, la question des sous n’avait pas de réponse.
Touche pas à mon porte-monnaie !
20 heures et 20 minutes : fin, déjà ! Même pas deux heures - et un faible temps consacré aux questions. Et les gens qui sortent, frustrés. Presque un millier de personnes, dites donc !
Voici quelques années, une réunion concernant la sécurité, avec le maire Serge Lepeltier, avec le préfet (ou la préfète ?) avec le commandement de la police de Bourges, avait réuni péniblement une petite centaine de personnes. Mais là, ce 1er février, ce n’était pas un sujet pour causer sur la ville, pas pour causer de ce qu’on aimerait qui s’y passe, ah non : juste un sujet pour les sous.
Et ce sujet est bien légitime, ce n’est pas de la littérature, c’est notre vraie vie. Malgré tout, c’est un peu déprimant. Le seul sujet sur Bourges qui intéresse vraiment, qui rassemble massivement les berruyers : les impôts locaux, le porte-monnaie. Ça oui, c’est dans l’ADN. Comme ça semble être dans l’ADN de la municipalité de nous enfumer pendant presque deux heures - juste pour nous préparer à l’augmentation des impôts locaux. Petite politique mais grosse augmentation ! presque 10% !... Ça y est, depuis mardi soir, on le sait.