Trêve hivernale mouvementée au FCB
Un président limogé, un joueur viré puis réintégré, un autre sur le départ « pour raisons familiales », et deux arrivées en provenance du Sénégal... lorsque l’actualité berruyère tourne au ralenti, il suffit souvent de jeter un oeil - attendri et amusé - du côté du FC. Bourges, pour ne pas s’ennuyer. Le FC Bourges est un petit club qui a tout d’un grand, avec ses polémiques, ses caprices de joueurs, ses dérives budgétaires, ses coups spectaculaires, ses recrutements tapageurs... Vous en prendrez bien une petite louche pour la nouvelle année ? !
ARNAUD LEBERT VIRÉ !Non, ce n’est pas un poisson d’avril. Le Président du FC Bourges 18, Arnaud Lebert a été limogé et remplacé par Maurice Duvernoir. La surprise est grande dans la mesure où Arnaud Lebert avait réussi en moins d’un an à stabiliser les structures du club, éponger en grande partie ses dettes et à recréer une équipe compétitive. Mais son limogeage s’explique par des raisons politiques. Arnaud Lebert s’était porté acquéreur du golf de Nançais il y a plusieurs mois. Or, le Conseil Général du Cher, propriétaire du site, a récemment refusé la vente alors que « l’affaire » était sur le point de se conclure. Arnaud Lebert a donc décidé de déposé une plainte contre le Conseil Général du Cher... par ailleurs sponsor du FC. Bourges. Manipulé par Maurice Duvernoir, le comité administratif du club a pris la décision de limoger son président, après le refus de l’intéressé de revenir sur son intention de déposer une plainte. Le comité administratif craignait en effet que le Conseil Général du Cher se « venge » en supprimant les aides allouées au FCB, mais aussi que la mairie - qui est de la même couleur politique que le Conseil Général - ne fasse pression sur le club. Maurice Duvernoir a donc pris la tête de l’équipe dirigeante. Il n’en est pas à son premier « coup » puisque c’est lui qui avait organisé il y a deux ans la « conspiration » visant à évincer le président Pierre Signargout - ancien conseiller général ! ! - afin de placer Christophe Gilbert, « démissionné » pour gestion financière calamiteuse un an plus tard, et remplacé donc, par Arnaud Lebert. Le jeune investisseur et promoteur berruyer a donc appris à ces dépens qu’il n’était pas bon de dénoncer les institutions politiques de ce bas-Berry qui confirme par ailleurs son image de république bananière. Nul ne s’étonnera après ça, de l’impunité de certains politiciens de la région.
Que va-t-il advenir des ambitions du FC Bourges ? On sais que la mairie ne voit pas d’un très bon oeil la montée du FCB à l’échelon National. Les caisses de la villes sont en effet vides et une rallonge de subvention serait problématique. Il y a un an et demi, de nombreux berruyers soupçonnaient déjà Christophe Gilbert d’être l’instrument de la mairie, investi pour freiner l’ascension sportive du FCB qui semblait se diriger avec une facilité déconcertante en National. Gaston Diamé, le meilleur buteur du club - aujourd’hui à Reims en L2 avait été en effet poussé vers la sortie. « Certains ont voulu briser la spirale qui propulsait le FC Bourges en National », avait déclaré après coup l’ancien entraîneur du club, Jean Gomez. On peut craindre que Maurice Duvernoir ait été promu président avec les mêmes objectifs puisqu’il a déclaré que la montée dès cette saison serait très difficile... alors que, paradoxalement, le FC Bourges n’est qu’à une victoire de la montée directe ! Inutile, cependant de faire des procès d’intentions. Il faudra juger sur les actes.
BELRADJAA RÉHABILITÉ. Tout n’est en effet pas sombre au FC Bourges puisque le défenseur Hamid Belradjaa a été réintégré au sein de l’équipe. Après avoir demandé avec beaucoup de véhémence une augmentation de salaire, celui-ci avait été littéralement viré de l’équipe, consécutivement à une décision unanime du conseil d’administration. Le joueur a finalement formulé des excuses et concédé avoir « pété les plombs ». Il fera donc simplement l’objet de sanctions financières. Il n’y a pas de petites économies au FC. Bourges. On peut aussi penser que le sérieux, le dévouement et la fidélité de Hamid Belradjaa depuis trois saisons ont pu jouer en sa faveur.
UN DEPART, DEUX ARRIVÉES. En revanche, l’attaquant Yougoslave Vahid Salahovic est définitivement reparti dans son pays, officiellement « pour raisons familiales ». Excellent technicien, passeur et buteur, Vahid Salahovic n’a pourtant jamais fait l’unanimité au sein du public berruyer qui lui reprochait sa nonchalance apparente. Son départ laisse un vide énorme qui sera - on l’espère - comblé par deux nouvelles recrues. La première se nomme César Da Costa, en provenance directe de la Jeanne D’Arc de Dakar, un club de première division au Sénégal. International Junior, espoir et A’, l’attaquant Sénégalais de 25 ans aura pour mission de résoudre les problèmes offensifs récurrents du FCB lorsqu’il joue à domicile. Il évolue dans un registre beaucoup plus physique et moins technique que Vahid Salahovic, comme on a pu le voir il y a quelques mois au cours d’un match amical entre le FCB et le club phare du Sénégal. Et il est annoncé comme un excellent buteur. La seconde arrivée est un milieu de terrain offensif Camerounais, Jacques-Alain n’Gambeket évoluant dans le même club, appelé en renfort pour soutenir l’attaque. Ces deux joueurs avaient été convoités par des clubs de L1 cette saison, mais la limitation des contrats hors CEE ne leur aurait probablement pas permis d’avoir une place certaine de titulaire en équipe première. Ils se voient donc offrir l’opportunité de prouver en six mois leur valeur au FC Bourges, afin de séduire, peut-être, un club de haut niveau pour la saison prochaine.
PLACE AU TERRAIN. Cela ne sera pas de trop pour une équipe qui semble à la recherche d’un second souffle. La défaite calamiteuse à domicile face à Aurillac, (1-3) a fait l’effet d’un coup de massue. Après avoir copieusement dominé les vingt premières minutes, les berruyers se sont effondrés de façon inexplicable, pratiquant un jeu d’une indigence rare, alors que l’équipe du Cantal semblait largement à leur portée. Les joueurs de Pavlé Vostanic se sont ensuite rattrapés en Coupe de France, en concédant une courte défaite (0-1) face à Viry, pensionnaire de National, qui a été outrageusement dominée de la première à la dernière minute du match, ne devant sa qualification qu’à un but « cadeau » des locaux et à leur inefficacité offensive incroyable. Enfin, le FC. Bourges aurait bien pu l’emporter face à sa « bête noire », Châtellerault en championnat, si le berruyer Jean-Baptiste Nouaille n’avait pas marqué contre son camp (2-2). Tout cela pour dire que la situation du FCB est certes excellente, mais qu’elle demeure fragile dans le groupe de CFA très relevé dans lequel il figure, et où toutes les équipes semblent avoir sensiblement le même niveau. On espère quand même que le FCB accrochera le bon wagon du championnat National en fin de saison, sinon, la routine des matchs âpres de CFA risque de décourager plus d’un spectateur...