Claude Pasquer : parcours 1964-2004

Ancien professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Bourges jusqu’en 1998, Claude Pasquier s’est intéressé dès le milieu des années 60 alors qu’il vivait à Paris, à une forme d’expression artistique dénuée de toute référence à une conception de l’art comme perception sensible et subjective du monde et de la réalité. Claude Pasquier travaille comme un architecte. Il trace des trais, construit des formes géométriques, gomme tout ce qui est superflu pour aller à l’essentiel. Il ressort de ses œuvres une recherche de la minutie et une précision mathématique sans qu’il soit nécessaire de rechercher une quelconque signification à tout cela ou même une esthétique agréable.

Evoquant ses dernières œuvres datant de cette année, Claude Pasquer explique élaborer dans un premier temps des combinaisons géométriques. En multipliant les formules, il va aboutir à des modules qu’il va remplir à l’aide de couleurs primaires, avant de recouvrir chaque module d’une fine peinture noire tout en prenant soin de laisser les colories du châssis intactes. Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de Christian Babou dans sa série inspirée de l’art Byzantin. Le spectateur se retrouve alors plongé dans une œuvre mystérieuse ou il lui faudra passer outre cette couche de peinture pour découvrir ce qu’il y a dessous.

En utilisant des formes géométriques et des couleurs basiques, Claude Pasquer abouti à un travail d’une grande subtilité assez paradoxalement d’une démarche qui semble très millimétrée, comme un serial killer qui élaborerait avec soin les rites de la mort de ses victimes. Fidèle au concept d’art construit défini dans les années 30, les œuvres de Claude Pasquer semblent pensées et élaborées à l’avance, s’appuyant sur des calculs et des formules géométriques avec une rigueur scientifique.