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ART CONTEMPORAIN

L’eau, ça coule et ça mouille

lundi 11 octobre 2004 à 14:58, par Charles-Henry Sadien

Où se situe la frontière entre la performance plastique et la blague de potache ? A ce questionnement intérieur indélébile, quatre étudiants de l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse invités par Emmetrop à investir le Transpalette, naviguent en eaux troubles. Le temps d’un week-end, l’eau a pris l’art et l’art a pris l’eau.

« Par un geste simple et radical, cette pièce intitulée ’on va régler ça dehors’ plonge le spectateur dans un état de contemplation monotone et s’ouvre sur un questionnement qui oscille entre doute existentiel et poésie d’une vision surréaliste ». Dans la salle glauque du Transpalette, vestige d’une industrie française en ruine, l’eau coule à flot, s’écrase bruyamment sur le béton, comme si chaque goûte pesait une tonne. Un mur d’eau, qui ressemble à un voile transparent ou à un miroir liquide. Toute la journée, il a plu abondamment à Bourges. Et maintenant que la pluie a cessé au dehors, voilà qu’elle réapparaît au-dedans. Un concours de circonstance qui donne une autre dimension à l’oeuvre exposée.

« Au début, on voulait faire ça avec du champagne », explique, une fille de Emmetrop, amusée par l’étonnement un brin scandalisé d’un visiteur. Voilà qui eut été dommage. En d’autres temps, on aurait préféré évoquer une pluie de bière à Emmetrop. « L’eau, c’est la vie, 80% de notre corps est constitué d’eau », tente-t-elle de se justifier un peu maladroitement. Une oeuvre en forme d’hommage à l’eau ? Difficile d’appréhender le travail des quatre étudiants de l’Ecole des Beaux Art de Toulouse sous cet angle, devant tant d’eau gâchée pour rien. Ou au nom de l’Art Contemporain (notez bien la présence de majuscule attestant de la haute considération de votre rédacteur pour cette forme d’expression artistique). Peut-être faut-il y voir davantage l’interprétation artistique du monde capitaliste qui consomme plus que de raison et qui gaspille les richesses. Mais pour aller au bout de cette logique, les quatre étudiants des Beaux Arts de Toulouse auraient réalisé une oeuvre beaucoup plus forte et impressionnante en foutant le feu au Transpalette. Peut-être faut-il y voir alors l’intrusion d’un élément naturel au sein d’une construction d’une rare laideur qui ressemble à un horrible furoncle, provoqué par la main de l’homme perçu comme un parasite sur terre. Peut-être faudrait-il encore qu’il pleuve dans toutes les maisons pour que les gens sortent dehors et ne restent plus cloîtrés devant la télévision.

Comme souvent en pareil cas, l’oeuvre d’art se construit surtout dans la tête des gens. L’ambition de ces quatre étudiants de l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse était de provoquer des « questionnements ». Et c’est sans doute réussi. Il est possible pour chacun, selon son degré d’ouverture d’esprit, de hurler à l’escroquerie, au coup de génie ou à la provocation. Les amateurs d’Art Contemporain y auront probablement éprouvé une forme d’indifférence tant l’exubérance et le non sens sont devenus d’une banalité et d’un conformisme affligeant.

« On dit que l’art est mort
mais s’il ne l’est pas encore
il faut le tuer. »

(A. Michniak / Diabologum)

commentaires
L’eau, ça coule et ça mouille - ivalf - 19 mars 2008 à 23:26

J’aurais sans aucun doute du repondre a cet article il y a longtemps mais ce n’est qu’aujourd’hui que je tombe par hasard dessus. C’est simplement au sujet du soit disant gachis d’eau que je souhaite reagir : il y avait un systeme de recuperation de l’eau grace a une pompe. sinon cela n’aurait vraiment eu aucun sens.
mais au lieu de deblaterer sur la signification d’une oeuvre, qui n’appartient selon moi qu’a son auteur, on devrait seulement parler de sentiments, de ce que l’on ressent, ou plutot, dans ce cas, de ce que l’on ressentait dans cette piece, dans cette ville -pluvieuse justement-, face a ce rideau de pluie. Poesie, nostalgie, rêvasserie et sourire en coin lorsqu’on y aperçoit une petite fille venue jouer expres avec ses bottes et son parapluie. i’m singing in the rain, chantons sous la pluie... la pluie est songeuse, la pluie est porteuse d’humeurs et de souvenirs.


#11877
> L’eau, ça coule et ça mouille - 22 octobre 2004 à 21:29

« On dit que l’art est mort mais s’il ne l’est pas encore il faut le tuer. »
(A. Michniak / Diabologum)
Oui, l’art est mort et bien mort. Mais qui l’a tué ? Réponse évidente : le marché, les intérêts politico-économiques et la mort du poétique partagé au profit de l’activité onaniste et individuelle des occidentaux.
C’est une évidence : le marché a tué l’art. Dernières preuves en date : au musée d’art contemporain du Centre Pompidou installé dans la supérette Beaubourg, la société Ricard va remettre son prix 2003 de la jeune création à Matthieu Laurette... Et encore : TF1 et M6 ont lancé leur bouquet satellite dans les salles du Palais de Tokyo (encore un autre lieu dédié à l’alternative culturelle)... Et enfin : les galeries de la rue Louise Weiss dans le 13ème arrondissement, symbole de l’avant-garde marchande, exposeront le mois prochain chacune une oeuvre réalisée par l’un des artistes de la galerie, à la gloire du champagne Ruinart. Olivier Céna, critique du très consacré hebdomadaire chrétien "Télérama" n’en revient toujours pas : oui, l’art est mort en se mariant définitivement avec les grands groupes du Capital. La FIAC a ouvert ses portes à Paris ces jours-ci : c’est le plus grand supermarché de l’art contemporain. Le fric coule à flot : y’a pas de crises chez les riches. Pire : plus le pétrole augmente, plus la bourse s’écroule, plus les riches investissent dans l’art mort en espérant rééditer les coups des années 80. Un quidam égaré dans la FIAC s’étonne devant une Renault conscieusement bousillée à coups de marteau par un premier artiste, tandis qu’un second (l’assistant) recouvre la bagnole esquintéed’une belle peinture couleur or... Le quidam s’étonne : "Moi, j’peux en faire autant". Hé bah évidemment qu’il peut en faire autant ! Prouver que l’eau, ça mouille, niquer une caisse à coups de marteau, évidemment, tout le monde peut le faire puisque l’art est mort et bien mort. La grande arnaque, c’est justement que tout le monde peut le faire mais que tout le monde ne peut pas ensuite l’exposer à la FIAC, au Palais de Tokyo, à Beaubourg ou dans les galeries de la rue Louise Weiss. Pourquoi ? Parce qu’il faut être validé, estampillé, authentifié par un petit monde, celui des critiques d’art, des quelques galeristes faisant la loi sur le marché, du Ministère de la culture ou bien des programmateurs des lieux consacrés "alternatifs"...L’art est mort et c’est pas réjouissant : le cadavre est encadré par des gendarmes du ministère qui hurlent que le prévenu n’est pas mort. Sur le tee-shirt du mort on aperçoit ça et là des sponsors : Ricard, TF1, M6, le champagne Ruinart.... Les gendarmes l’agitent comme un guignol ! L’art est mort et c’est pas vraiment drôle. Au fait, y’a quoi à la télé, ce soir ?


#1611
> L’eau, ça coule et ça mouille - 20 octobre 2004 à 15:24

T’es qu’une poule,

Les bobos ont oujours voulu revérifier les évidences : l’eau, ça mouille mais faut-il encore le vérfier par le moyen d’un médium, si possible contemporain et encore mieux dans une friche post-industrielle récupérée par les garants du statut des bobos pour ne jamais avoir froid l’hiver, pour partir en voyage sous les tropiques, pour remplir son caddie Fnac et actions humanitaires, pour empiler dans un classeur les auto-collants de Ras le Front, le tout avec la bonne conscience d’être dans le mouv’, tu comprends ???? L’eau, ça mouille !!!! Bah ouai, on le sait mais faut bien le vérifier pasque là on est dans le mouv’, tu vois ? Non, tu vois pas ? Bah alors, t’es qu’un has beennnne, un beauf de beauf qui comprend rien à l’art contemporain !!!!Et puis nah, comme t’es méchant avec Emmetrop, et bah pour la prochaine expo, après "L’Eau ça mouille", et bah, on va se moquer de tous ceux comme toi qui osent gueuler contre la récup d’Emmetrop par la Mairie, par le Printemps de Bourges, par la Préfecture et par ma belle soeur !!! Tu vois, vilain petit agitateur !!! Pour la prochaine expo, et bah l’artiste Claude Lévéèque, et bah, il va faire une basse cour avec des vraies poules, et puis, tu sais pas, et bah, les poules, c’est pour représenter tous ceux qui critiquent Emmetrop et le Transpalette. T’as la honte, hein ? Et bah, t’es une poule, t’es une poule, t’es une poule, t’es une poule, t’es une poule, t’es une poule, na nanana nana na ! t’es une poule, t’es une poule !!! Bien fait ! C’est ça, l’art contemporain d’aujourd’hui : l’eau ça mouille, les poule ça caquette, et les bobos rigolent de tous ces cons de Rmistes, chômeurs, pirates, anciens camés, vrais taulards qui croyaient encore à une Friche Emmetrop garante de leurs révoltes et de leur sincère volonté culturelle ! T’es une poule, t’es une poule, t’es une poule....


#1609
> L’eau, ça coule et ça mouille - 24 mai 2005 à  16:30

ouaisssss encore les gars plus fort plus profond toujours plus con
si t y met assez de coeur je finirais peut etre par aimer ca

#2189 | Répond au message #1609
> L’eau, ça coule et ça mouille - 24 octobre 2006 à  11:20

Les beaux Arts ne represente pas l’Art Contemporain c’est une institution constituée de pseudo artiste qui cherche a devenir artiste, heuresement les exposant contemporain sortent rarement d’écoles comme les Beaux Arts. Pire que les Beaux Arts il y a les facs d’arts.

#5522 | Répond au message #1609
consomation de l’eau - LISEZ BIEN !!! - 30 décembre 2006 à  11:27

Ils ya beaucoup de gens qui sont en menque d’eau sur cette terre, mais les gens qui en ont, eux ne ressente pas la soif qui envahi les autre personnes, donc ils gaspille.L’eau est un élément trés important et c’est pourquoi il faut le sonserver et ne pas le gaspiller.
Le prix par litre ogmente dans la societer, il et tent d’en prendre consience.
Il faut agir !!!

#6139 | Répond au message #1609