Le président de la république française, Nicolas Sarkozy, souffle le chaud et le froid sur la liberté d’expression sur internet. Dans un discours prononcé le 12 Novembre 2009 à la Chapelle en Vercors dans la Drôme, Nicolas Sarkozy a fustigé les excès « d’une démocratie d’opinion débridée. »
Voici l’extrait du discours :
« Il y a 20 ans tombait le Mur de la honte.
Les valeurs de la démocratie et de la République triomphaient.
Je vois bien depuis à quels excès peut conduire une démocratie d’opinion débridée je le vis tous les jours - où les nouveaux moyens de communication s’affichent comme des zones de non-droit. C’est vrai que c’est un problème que nous n’avons pas encore résolu et qui prend une ampleur croissante.
C’est un défi pour la démocratie, c’est un défi pour la République. Mais je veux prendre mes responsabilités. Je préfèrerai toujours ce genre d’excès à ce que fut le totalitarisme communiste qui de l’autre côté du rideau de fer faisait peser une chape de plomb sur toutes les consciences. Je préfère l’excès de la démocratie d’opinion à ce que l’on a vu au XXe siècle en Europe de l’Est.
» [1]
Si on est rassuré par la dernière phrase du président français, on peut une nouvelle fois légitimement s’inquiéter sur ses intentions concernant internet puisqu’il parle ni plus ni moins d’internet comme « des zones de non droit » et comme d’« un problème que nous n’avons pas encore résolu ». Il rajoute, un inquiétant : « C’est un défi pour la démocratie, c’est un défi pour la république ».
Internet, danger pour la démocratie et la république ? Internet zone de non droit ? Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. En tout cas, de nombreux signes nous montrent une volonté croissante de tout contrôler, y compris internet et la parole des prix Goncourt...
La liberté d’expression serait-elle en danger sur internet et donc au sein de la république française ? Non, puisqu’il préfère les excès de la démocratie d’opinion à ce que fut le totalitarisme communiste... Ouf ! Nous sommes (presque) rassurés...
A noter qu’un peu plus loin dans son discours, Nicolas Sarkozy parle aussi « des excès de la caricature »... pour information, la caricature, c’est excessif par définition.