J’ai (enfin) pu me procurer un document qui présente les revendications du Collectif de défense des retraites du Cher.
Parmi les partis politiques de gauche importants ne figurent pas le PS (mais les Jeunes socialistes sont là ... cherchez l’erreur) ni Lutte Ouvrière.
Parmi les organisations syndicales, la CFDT est absente. FO est absent aussi. Pourtant, dans la manif d’aujourd’hui, les FO scandaient le seul slogan clair et acceptable : Retrait du projet de loi, pas un jour de plus, pas un euro de moins.
Ce qui me semble important aussi sur ce document, c’est que rien n’est dit concernant le nombre d’annuités.
Demander le maintien du départ à 60 ans, et la prolongation à 41,5 annuités, n’est pas la même chose que d’exiger la préservation des acquis. Nous n’allons pas reprendre la démonstration. Parmi les leaders du PS dans le Cher, Yann Galut s’est prononcé clairement pour une durée de cotisation de 40 ans, Irène Félix est favorable à 41,5 ... Pierre Dedet refuse de se prononcer sur un chiffre exact.
Il est bien sûr indiqué : "Garantir le droit au départ à 60 ans au plus tard et à taux plein." Que veut dire cet "au plus tard et à taux plein" ? Est-ce que les organisations signataires sont pour la suppression de la décote actuelle avant 65 ans si le salarié n’a pas atteint 162 trimestres (voir tableau) ?
L’âge moyen de départ à la retraite est aujourd’hui de 61,5 ans.
J’en conclus donc que le CDR 18 est non seulement défensif, mais offensif sur la question des retraites. Fichtre ! Mais avec quelle issue, dans les faits ?
Le front syndical est certes uni. Mais les organisations qui le composent sont si diverses, leurs revendications si incompatibles, qu’on se demande bien pour quoi les gens défilent exactement. Pour le retrait de la loi, pour son aménagement ? Pour une autre réforme ? Pour une réforme favorable aux salariés, comme pourrait le faire croire le document du CDR ? Les choses ne sont pas claires du tout.