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Une école de philosophie à Epineuil Le Fleuriel : une « berrichonnerie » ? - bombix - 15 novembre 2010 à 18:19

Un texte scientifique répond à des critères de logique interne et de cohérence avec des résultats expérimentaux

Comment obtient on "des résultats expérimentaux" ? Les faits sont faits. Au moins un peu, non ? Et de toutes façons, il faut être bien savant pour saisir un fait.

il s’exprime dans un style simple pouvant être compris des spécialistes mondiaux de la question, étudiants avancés inclus.

Oui ... voir l’affaire Sokal.

On n’y utilise pas l’introduction – par analogie - dans une discipline de notions issues d’une autre discipline.

Les concepts de temps et d’espace appartiennent-il exclusivement à la physique ?

Si la définition d’une notion se modifie avec le temps, c’est qu’il y a de bonnes raisons de le faire en fonction de nouveaux résultats d’observations ou expérimentaux ou encore de l’utilisation de nouveaux modèles mathématiques.

Reste à savoir pourquoi on fait de nouvelles observations, pourquoi on utilise de nouveaux modèles mathématiques. Parce qu’on observe mieux ? Parce que les outils mathématiques sont plus subtils ? Est-ce un changement de paradigme qui commande de nouvelles observations, ou de nouvelles observations qui induisent un changement de paradigme ?

Enfin, le titre du livre ou de l’article scientifique donne – avec le résumé – une idée exacte du contenu du travail exposé.

A tel point que parfois, cela dispense de le lire. On ne s’en sort pas si facilement avec le texte d’un philosophe, c’est vrai. Un des rares discours qui ne soit pas réductible au journal mallarméen.

Ceci est un simple constat et non une profession de foi néo-positiviste.

Ouh ... ça y ressemble fort.

Au-delà de cette petite polémique sur le style d’un philosophe

Je ne m’inquiétais pas vraiment du style. J’ai parlé de la nécessité d’utiliser des concepts, que l’on reconnaît au scientifique, que l’on refuse au philosophe. Cela dit, je reconnais que les "secteurs de l’être" visés par la science ne sont pas les mêmes que ceux visés par les philosophes. Et qu’après tout, il s’agit bien d’une simple analogie, car ni le but, ni les moyens ne sont les mêmes. Mais au moins, ils se ressemblent parce qu’ils parlent et veulent être compris, et que l’usage qu’ils font de la parole ne se limite pas à plaire ou à persuader, mais à convaincre, parce qu’ils se soucient de la vérité. Ceci admis, je tiens, tout en restant rationaliste, que le tout du réel n’est pas appréhendable par le discours de la science. Je ramasse une pomme. Je l’observe : elle a une forme, une matière ... elle vient d’un arbre, et d’où vient l’arbre ? Si je la coupe, la voilà divisée en parties. Les parties forment-elles le tout de la pomme ? Ou y a t il une différence entre la pomme comme tout et la somme des parties que je tente de réunir à nouveau ? Je peux essayer de la regarder pour ce qu’elle est, avec son parfum, ses couleurs. Si je suis un peintre, je chercherai à les fixer sur une toile, comme Cézanne. Je serai attentif à sa pure présence. Si je suis agriculteur, et mieux, si je suis le comptable de l’agriculteur, j’arraisonnerai ma pomme comme une unité de compte dans un bilan comptable. Je peux alternativement être le promeneur qui ramasse cette pomme, l’agriculteur qui l’exploite, le peintre qui cherche à la représenter — la pomme de toutes façons excède largement l’objet simple que le biologiste ou l’ingénieur agronome fixeront dans leurs discours et leurs pratiques. Elle me renvoie à moi, elle me renvoie au monde, elle interroge les conditions de ma représentation, elle fait surgir des idées comme forme, matière, parties, tout, origine, dont n’ont cure le biologiste ou l’ingénieur. Elle me fait métaphysicien, ou poète. « Nous manquons de quoi nous rendre compte. Les yeux découpent devant nous de petites tranches du monde. Or, les choses sont autour de nous et point en face. Certaines, nous les avons dans le dos. Tu regardes devant toi ; sur les côtés, elles changent. Tu te tournes à gauche, elles changent derrière toi, à droite et à la ronde. Jamais on ne vit d’un coup d’oeil tout ce qui nous entoure. On ne vit jamais une pomme. Elle se cache, côté derrière côté. Le côté opposé au côté vu changerait brusquement, tu n’en serais point averti. Elle se cache derrière sa pelure, derrière le dos de sa pelure. Nos sens perçoivent les surfaces des. choses. Si l’on voyait l’intérieur des choses, je conteste d’ailleurs que nous serions plus instruits. Quant au microscope, on n’aurait pas fini d’observer un pépin que la pomme serait pourrie. » (Henri Michaux)

l’état actuel du capitalisme industriel et financier et les dégâts qu’il occasionne dans nos vies.

La survalorisation des sciences, autrement appelé scientisme, n’est pas étrangère à cette catastrophe. Sa caution, le néo-positivisme (et le nominalisme qui l’accompagne) qui réduit la pensée à n’être qu’une enquête sur ce qui rend un énoncé acceptable, en fonction d’une scientificité supposée, est né dans les mêmes aires culturelles que ce capitalisme industriel et financier. Est-ce vraiment un hasard ?


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