il parait que je suis l’âme noire de l’Agitateur
En gros, un inassimilable, genre noyau dur. C’est plutôt un compliment. ;-) C’est assez paradoxal parce que tu défends plutôt des thèses modérées et réformistes, comme ton précédent message le montre. A ce propos, je ne pense pas qu’ A gauche Bourges représente sérieusement la gauche extrême ou ultra. Le groupe a aggloméré de manière circonstancielle des gens très différents qui finalement ont bien eu du mal à travailler ensemble ensuite.
Sur la question du choix entre l’option réformiste ou l’option révolutionnaire, le débat ne date pas d’aujourd’hui. Mais aujourd’hui, l’observation du capitalisme à la fois comme dynamique historique et comme fait social total qui vampirise la totalité de l’existence sur la totalité de la planète, pousse à penser que l’idée du retour d’un système stable et équilibré qui organiserait de la redistribution, et réserverait des zones d’activités hors de son champ (l’échange marchand pour produire de l’argent ; le capitalisme c’est ça : le devenir marchandise du monde), cette idée semble, elle, une utopie. Par ailleurs, la question écologique, c’est à dire le pillage, l’épuisement des ressources, voire la probabilité de catastrophes à grande échelle si rien de sérieux n’est entrepris, n’est pas à négliger. Il y a là une urgence en contradiction avec le temps long de la politique, de la prise de conscience et de la décision.
Pour des raisons pragmatiques et très réalistes, une critique radicale du capitalisme me semble nécessaire. Et j’aurais donc plutôt tendance à considérer les gens "raisonnables, modérés et pragmatiques" comme des rêveurs. ;-)
Car il y a rêve et rêve. Le tout est d’en sortir. Le tout est de sortir de l’idéologie, c’est à dire être capable de se faire une représentation adéquate (# inversée) de la réalité , pour proposer des solutions ou l’amorce de solutions.