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C’est la lutte finale - 2 - Mister K - 17 décembre 2011 à 14:01

Ca veut dire quoi, « garder les pieds sur terre » ? A vous lire, on a l’impression que ça veut dire ne pas trop demander, et qu’un petit progrès vaut mieux qu’un gros rien du tout.

Non, ça ne veut pas dire "ne pas trop en demander", ça veut dire rester en prise avec la réalité. Par exemple, au parlement européen, ce sont LO et la LCR qui, il y a quelques années avaient voté contre la taxe Tobin. Leur logique était simple : accepter la taxe Tobin c’était implicitement accepter le capitalisme financier. Certes, ce n’est pas faux. Mais en même temps, c’était un cadeau au patronat. Ils ont préféré faire un cadeau au patronat plutôt que de faire un compromis et accepter cette taxe. Bon, que je sache, le capitalisme n’a pas bougé d’un pouce depuis. Et les 250 milliards qu’aurait pu rapporter cette taxe en europe, elle sert chaque année à la spéculation. Bon, avoir les pieds sur terre aurait peut-être consister à voter cette taxe. Ce qui ne les amenait pas forcément à renoncer leur combat contre le capitalisme.

Penser que Flamby fera différemment, c’est être idiot, désolé. Que les choses soient claires : que ce soit Hollande ou Sarkozy qui gagne en 2012, la politique menée sera identique, la preuve par l’exemple partout en Europe. Ca, fait aussi.

Mais c’est grâce à cette logique que Sarkozy peut repasser. Choisir le moindre mal, ce n’est pas forcément être idiot bien au contraire...A droite, si ils doivent choisir entre Bayrou ou Hollande, ils choisiront Bayrou, le moindre mal pour eux.

« Mais sans compromis, il faut être majoritaire pour changer les choses, »dites vous. Cette phrase n’a aucun sens. Pour changer les choses, il faut être majoritaire, point.

Euh...là, ça contrarie même le discours de gauche. En effet, ceux qui ont le pouvoir actuellement, les financiers, sont très loin d’être majoritaires. Mais ils influencent la majorité au pouvoir (qu’elle soit de gauche ou de droite), le peuple, et font des compromis sans arrêt afin de préserver leurs intérêts. Entre rien et un peu, ils préfèrent un peu.

Vous concluez : « Donc, faites-nous rêver, devenez majoritaire ». A qui vous causez, là ? C’est kiki doit vous faire rêver ?

C’était juste ironique...

Accepter une seule seconde que ce qui nous arrive serait une fatalité, et c’est la catastrophe assurée ! Pour que ça change, faut pas rêver, faut se bouger le cul.

Pour moi, il n’y a pas de fatalité. Et pour changer les choses, il faut effectivement se bouger le cul. Mais il faut bien constater que ceux qui pourraient se bouger le cul, ne sont déjà pas d’accord entre eux. Et que globalement, pour l’instant, ils sont très peu nombreux.

Alors, il faut lire, lire et encore lire. Une fois qu’on a bien compris comment tout cela fonctionne, tout devient plus simple, et surtout on arrête de raconter des conneries sur la "gauche radicale" et le "pragmatisme".

Lire, c’est s’instruire et se donner le moyen de réfléchir. Ce n’est pas agir. On reste dans la théorie pour ne pas dire dans l’idéologie.

Au lieu d’être pragmatique - fainéant en réalité - allez donc lire ce que dit cette gauche radicale, comme vous dites avec mépris.

La gauche radicale c’est une formule bien vague pour parler d’une gauche sans compromis qui est quand même minoritaire. Ce n’est aucunement méprisant. Pour moi, la théorie a son intérêt, mais faut quand même passer à la pratique pour pouvoir être pris au sérieux.

On verra bien si vous votez toujours socialiste à ce moment-la. En tous cas moi, non. Au premier comme au second tour.

Chacun fait ce qu’il veut. Mais je pense quand même que globalement, c’est un luxe de riche que de se permettre d’être radical (pour ne pas dire une attitude de bobo). Les gens qui galèrent vraiment, eux, sont obligés chaque jour d’être pragmatique. On peut les mépriser parce qu’ils acceptent un boulot de merde mal payé, mais il faut qu’ils bouffent. Oui, je sais, c’est terre à terre, mais cela existe, c’est le quotidien de millions de français. Dans ces conditions, faut pas s’étonner que les grandes théories anti-capitaliste ne les intéresse pas. Pas assez pragmatique justement. Le FN, lui, est extrêmement pragmatique : il récupère les voix de tous les cotés, y compris le vote ouvrier. Pareil pour l’UMP.


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