Au fait pour continuer sur les effets pervers de l’accélération du temps :
j’ai le souvenir d’avoir entendu un neurologue avancer une thèse très intéressante que je résumerais ainsi :
1) l’information s’accélère et se fractionne c’est à dire :
– la diffusion de l’information se fait de plus en plus en temps réel ;
– une même lecture, une même conversation, une même émission concentre des sujets de plus en plus variés (pensez par exemple à tout ce que recouvre une lecture comme "Le Monde") ;
– l’augmentation des besoins en information due au progrès technique et à la complexité croissante du droit et des codes sociaux (pensez un peu là, à la technicité que requièrent : vos relations avec un bailleur de mauvaise foi, le choix d’une voiture ou d’un forfait de téléphone, les rapports sociaux en général et sexuels en particulier, dans des sociétés névrosés et hypocrites à l’extrême, la maîtrise d’un emploi du temps,etc) ;
– le gavage d’informations parasites (la publicité et la société du spectacle en tête) ....
2) que tout cela donc, produit des phénomènes cérébraux complexes dont on ne perçoit qu’une petite partie alors que l’interconnexion naturelle des neurones entre eux déclenche, sans que nous y fassions encore attention, un enchainement d’association d’idées profus avant que nous en retenions une.
Par exemple, quand on me propose un flanc, je vais penser au montant de l’addition si je suis au restau, peut être aussi à ma ligne si je m’en préoccupe, voire à des choses beaucoup plus éloignées : F. Hollande parce que je regarde les guignols de canal, les mercredi avec ma grand-mère parce qu’elle les faisait bien etc). Tout ça pour trois fois rien.
Imaginez donc ce qui peut se produire dans votre tête lorsque vous essayez de comprendre votre convention bancaire ou la notice de votre déclaration d’impôt, la lecture d’une article de fonds ou du manuel technique d’une voiture.
3) Cette capacité du cerveau nous rend capables de choses admirables, mais peut aussi nous rendre malade, comme par saturation.
Le neurologue concluait que c’est très certainement là la source de beaucoup de maladies mentales.
Est-ce que ça vous dit quelque chose ? Je croyais avoir vu ça dans les bonus DVD des "solutions globales ..." de C. Serreau, mais pas moyen de remettre la main dessus.
En tout cas merci et bravo pour ce rendez-vous à la soupe aux choux, je regrette de ne pouvoir assister au prochain. Si vous la décalez d’une semaine, je serais forcé de m’y rendre. Ce serait terrible pour mon pauvre petit cerveau sur-sollicité de consommateur.