Bonjour Mister K,
Non, comme vous dites la situation financière de l’Université d’Orléans ne va pas aider. Par contre, elle aide beaucoup le gouvernement, ou les gouvernements successifs qui mettent les universités en concurrence et les gèrent comme des entreprises et veulent les voir fonctionner et les font fonctionner avec les entreprises, que ce soit au niveau de la recherche, des études (mot qui n’existe plus dans le vocabulaire universitaire, on ne parle plus que de formations, comme dans le vocabulaire du marché du travail. C’est à se demander pourquoi on emploie encore le mot "étudiant" puisqu’"études" n’existe plus) .
Un récent rapport de l’HCERES, créée à l’occasion de la LRU, rapport de mai 2017 sur l’Université d’Orléans, se réjouit, tout en la déplorant, de la dégringolade financière de cette université (des esprits mal tournés, dont je fais partie, pensent que cette dégringolade a été "laissée-faite" intentionnellement, par le Ministère, le Rectorat, etc... afin de pouvoir achever le projet de destructuration et restructuration de l’Université et ses antennes dénommés Centres universitaires (Indre, Eure, Eure et Loir, Cher, Indre et Loire pour un des établissements de l’Espé).
Extraits de ses conclusions et recommandations qui ne sont pas sans rappeler les phrases des politiciens, économistes, experts, journalistes, etc..... qu’on entend à longueur de journées, d’années sur les économies que la France fait en matière de service public, entreprises, salaires, salariés, charges patronales, etc... :
"Le défi majeur auquel est aujourd’hui confrontée l’UO n’est ni scientifique, ni pédagogique, il concerne
principalement son pilotage. L’établissement ne travaille pas encore totalement dans les logiques implicites aux RCE qui imposent de faire des choix, souvent difficiles, pour arriver à fonctionner et à se développer dans le cadre des ressources dont on dispose. Mais ce qui manque aujourd’hui à cet établissement c’est peut-être moins la capacité à faire des choix que celle de les éclairer par des données et des prévisions fiables sans quoi ceux-ci deviennent vite inacceptables."
RCE=Responsabilités compétences élargies=LRU=Universités=entreprises=pilotage, rationalisation, système d’information centralisé, etc...
"L’UO est aujourd’hui dans une situation financière préoccupante qui freine son développement et compromet
son avenir. Placé face à ses responsabilités dans le cadre des RCE, l’établissement doit faire face à plusieurs défis pour lesquels il devra trouver des solutions, principalement en interne, s’il souhaite retrouver des marges de manœuvre. Les leviers sur lesquels l’établissement peut agir aujourd’hui sont les suivants :
L’offre de formation par une indispensable mise en cohérence entre les moyens dont il dispose et la demande
sociale. Une réflexion sur le sens et la nature de l’offre de formation dans les antennes délocalisées paraît
incontournable.[...]
Le recentrage de la Comue sur la seule région Val-de-Loire et l’affirmation de l’axe Orléans-Tours, portent en germe de belles perspectives si toutefois les rapprochements s’approfondissent et si le soutien régional est maintenu.
La construction d’une l’identité commune et du sentiment d’appartenance à une même communauté, qu’elle
soit propre à Orléans ou plus largement régionale : Ce travail en interne, dans un établissement où l’esprit
facultaire est encore très présent n’est sans doute pas facile à réaliser. [...]. "
Le terme de faculté ayant également disparu du langage universitaire.
"II – Les points faibles :
● Une situation financière critique.
● Un système d’information très perfectible et un pilotage central balbutiant, résultant notamment d’une
culture « facultaire » encore très marquée et de données insuffisamment partagées.
● Une dépendance forte aux collectivités locales du fait de la multiplication des antennes.
● Une résistance à l’évolution des pratiques pédagogiques.
● Un lien formation-recherche beaucoup trop ténu pour guider une politique d’emploi et susciter des
synergies." [...]
"Simplifier l’offre de formation dispensée sur les sites hors campus principal et utiliser davantage les
ressources de l’enseignement à distance afin de réduire la dépendance aux aides locales."
"Encourager les personnels à porter des regards vers l’extérieur, à parangonner et à s’approprier de
bonnes idées et de bonnes pratiques inspirées d’autres établissements, français ou étrangers."
Parangonner. :-)
"Un parc immobilier conséquent et multi-sites qui doit être rationalisé
Le parc immobilier 55 de 233 770 m 2 réparti en 61 bâtiments 56 sur 7 campus 57 , s’il est actuellement dans un état satisfaisant, répondant aux critères de sécurité, représente une charge importante en dépense de fonctionnement. La nécessité de diminuer le nombre de locaux est une analyse partagée par l’ancienne et l’actuelle direction de l’établissement. Le schéma directeur immobilier prévoit une concentration des activités sur les sites par le regroupement de formations, la rétrocession des bâtiments libérés aux collectivités territoriales ou par la mutualisation de locaux avec des partenaires extérieurs. Cependant, le contrat de Plan Etat Région 2015-2020 ne reflète pas ce schéma directeur, mais prévoit au contraire de nouvelles surfaces (IUT, extension de bâtiment pour les activités sportives, etc.). Aucune fermeture de site n’est prévue dans ce schéma. Il serait pourtant raisonnable de s’interroger sur la pertinence du maintien de l’ensemble des sites.
L’implantation de sites d’enseignement supérieur représentant un enjeu de politique territoriale fort, les
collectivités contribuent directement en mettant à disposition des bâtiments et des personnels (24 au total), pour maintenir une offre sur leur territoire. La fermeture d’antenne est donc, dans ce contexte, un sujet sensible. Il apparaît à ce stade indispensable d’impliquer l’ensemble des partenaires dans la stratégie de regroupement des lieux de formations. En particulier, l’académie d’Orléans-Tours, en qualité d’autorité de tutelle, devrait accompagner l’université dans la recherche d’un modèle économiquement soutenable pour l’Espé, pouvant aller jusqu’à la fermeture de certaines antennes isolées et à faible effectif."
Chacun des établissements des centres universitaires des départements visés et pas forcément nommés par ce rapport s’y reconnaissent certainement. Tout comme les politiciens locaux les reconnaissent également.
Ensuite, chacun essaie de tirer son épingle du jeu de la mise en concurrence sur les territoires. Tout comme au niveau national les universités le font entre elles. Rien de bien nouveau. C’est un modèle économique. Un parangon.