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Vrais masques, faux nez - epujsv - 18 août 2020 à 11:22

Extraits d’un entretien (Mediapart,18 août) avec un docteur généraliste des Côtes d’Armor, Yvon le Flohic, faisant partie de l’appel des docteurs et scientifiques paru dans le Libération du 14 août :

S’étant basé sur une observation de ce qui s’est déroulé en Floride (en résumant, les New yorkais, bien contaminés, sont allés en vacances en Floride) :

"Au bout d’un moment, ils ont eu une exponentielle de cas, passée d’environ 300 à plus 10 000 nouveaux cas par jour, en une dizaine de jours seulement. Ça pose question. "

"Il y avait donc, pour moi, un risque de nouvelle expansion à partir du moment où on avait un brassage de population sur les côtes, avec des personnes venant de zones contaminées

En France :
" On a eu cette phase de plateau jusqu’au 15 juillet. Depuis, on a vraiment une expansion d’abord linéaire des cas et, depuis une quinzaine de jours, il me semble qu’on part sur une exponentielle. Comme en Floride, elle concerne une population jeune, avec un risque de formes graves et d’hospitalisations qui est nettement moindre."
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"Il y a aussi une réouverture des services Covid, avec des gens d’une cinquantaine d’années, contaminés dans des événements familiaux, qui sont plus stables, d’une moindre gravité que ce qu’on voyait en mars. Il y a moins d’hospitalisations, mais, comme aux États-Unis, on a un début de contagion aux classes d’âges supérieures de 40-50 ans, c’est aussi ce qu’il s’est passé en février-mars."

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"Il y a d’abord un premier cercle d’infusion, majoritairement chez des jeunes, asymptomatiques, sans événement de lieu clos. Dans un deuxième temps, on a des événements de lieu clos, avec des charges aérosol, des inoculum qui vont se répéter, c’est le deuxième cercle de propagation. Le troisième concerne les personnes avec des facteurs de risques aggravés, à domicile ou en Ehpad, qui vont être contaminées en bout de chaîne. C’est un peu schématique, mais le fait de segmenter la vision permet de mieux appréhender les choses."
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"Dès la mi-mars, il était visible que ce n’était pas une grippe, avec cette capacité du SARS-CoV-2 à se diffuser à l’ensemble d’un territoire en quinze jours, trois semaines, en Italie par exemple, où c’était vraiment concentré sur la Lombardie. Et puis, il y a eu cet événement dans une église américaine, où, malgré le respect des gestes barrières, 1,50 mètre les uns des autres, pas d’échange de partition, du gel hydroalcoolique, 53 des 61 choristes ont été contaminés, 2 en sont morts. Il n’était plus envisageable de ne pas voir le rapport avec l’aérosolisation.

Au fur et à mesure que l’infusion se fait, quand vous entrez dans une pièce, la probabilité que l’une des personnes soit vectrice augmente. En extérieur, le virus est peu contagieux, mais en lieu clos vont se produire les phénomènes aérosols.

Les hôpitaux et lieux de soins ont aussi été des lieux de diffusion, avec une contamination massive, des soignants notamment. L’idéal pour ce virus, c’est d’entrer dans une communauté avec un nombre de personnes assez important, la probabilité d’avoir un vecteur va alors augmenter."
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"L’été a été un bon shaker, plein de gens se sont contaminés sur les lieux de tourisme, beaucoup sur les côtes. Ils sont ou vont rentrer dans leur territoire. Dans cette deuxième phase, il y a des risques qu’on ait immédiatement une diffusion avec des événements qui concernent l’ensemble du territoire.

On risque d’avoir une diffusion beaucoup plus large, notamment avec la fin des congés et la reprise du travail.

Les gens contaminés dans les zones balnéaires, à partir du moment où ils entrent dans des lieux de travail, des amphis, des écoles, ça peut vraiment créer de la dynamique."

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"Pouvez-vous revenir sur l’idée reçue que le nombre de cas augmente parce qu’on fait plus de tests ?

À la suite du confinement, on était sur un plateau bas de 400 cas par jour pour les 94 départements français. Le nombre de tests a été multiplié par trois depuis, on devrait donc avoir 1 200 cas par jour. Or on en a 3 000, c’est assez clair."

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"Notre discours n’est pas de dire qu’on va être confronté à une deuxième vague, c’est un discours de prévention, pour éviter les ennuis de type confinements territoriaux"


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