« Je vous en supplie, continuez à porter le masque en lieux clos ! »
Journal d’épidémie, Christian Lehmann, 21/02/22, Libération
(pour abonnés)
Extraits :
Sarah, 27 ans
« Beaucoup de gens ont une représentation erronée de ce qu’est une personne vulnérable face à la Covid.
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"« Par vie normale j’entends une vie comme la vôtre : un boulot, des études, une famille, des amis, des loisirs, des projets.. en somme tout ce qui fait la vie. Et nous n’étions pas tous dépendants, en tout cas pas la majorité d’entre nous. Ce qui veut dire que nous nous déplacions parmi vous, que nous prenions les transports parmi vous, que nous faisions nos courses, que nous allions au resto entre amis, au ciné, et j’en passe. Nous ne vivions pas dans une bulle aseptisée comme beaucoup semblent aujourd’hui l’imaginer. Et nous n’étions pas tous en fin de vie non plus, merci.
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"« A tous ceux qui crient à la liberté, à ceux qui hurlent qu’on les discrimine, ouvrez les yeux : la vraie discrimination elle est là. A partir du 28 février, les personnes fragiles vont devoir choisir entre l’isolement presque total ad vitam aeternam ou risquer littéralement leur vie tous les jours en sortant dans des lieux où personne n’a de masque. Et vous pouvez tous y faire quelque chose… pour nous rendre la vie plus sûre et vivable : simplement mettre un masque dans les lieux fermés. C’est tout. C’est pas grand-chose, mais pour nous c’est très important. Faites-le au moins jusqu’à ce que le taux d’incidence descende à moins de 50 pour 100 000… Notre vie dépend de vous… »
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Jacques Caplat, 50 ans, est agronome et ethnologue.
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« Quand un virus tue les plus fragiles et que l’on sait comment arrêter sa diffusion (masques, aération, jauges), ceux qui refusent de mettre en œuvre ces gestes élémentaires décident sciemment que les vies des plus fragiles ne comptent pas, c’est-à-dire tournent le dos à tous les fondements élémentaires de l’humanisme, de la solidarité, du respect d’autrui. Lorsqu’ils le font au nom de leur liberté, ils propagent en outre l’une des idéologies les plus violentes, rétrogrades et cyniques que le capitalisme ait jamais engendrée.
"« Bien entendu, quand un gouvernement décide sciemment de supprimer les dispositifs légaux de protection pour atteindre une contamination généralisée au prix du sacrifice des plus faibles, il est responsable devant l’histoire de cette ignominie. Mais nous avons tous, individuellement, la possibilité d’agir, de mettre en œuvre malgré les tutelles une santé communautaire responsable."
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