Nicolas Berrod, 30 décembre 2022
"1/En meeting à Marseille le 16 avril dernier, Emmanuel Macron promettait "un effort massif de purification de l’air dans tous les bâtiments publics", avec de premiers résultats "d’ici la fin de l’année". Mais pour l’instant, ça fait plutôt "pschit"
2/ Rappelons qu’améliorer la qualité de l’air apporte de nombreux bénéfices en terme de santé. Cela permet de limiter le risque de transmission du Covid19 et de nombreuses maladies infectieuses, mais aussi de respirer un air moins pollué.
3/ La principale mesure depuis 8 mois, c’est le prolongement, jusqu’au 31 décembre, de l’aide exceptionnelle accordée aux collectivités territoriales pour l’achat de capteurs de CO2. L’Elysée nous indique qu’"un bilan sera réalisé début 2023".
4/ Ces capteurs préviennent quand il faut aérer, ils "fonctionnent dans une logique de réparation mais ça fait un peu cautère sur une jambe de bois", estime Melanie Heard (Covars)
5/ Par ailleurs, s’agissant de la qualité de l’air dans les écoles, la France investit beaucoup moins que d’autres pays, d’après le collectif Nous aerons. La mise en place d’une bonne qualité de l’air prendra "une génération, soit 15 ou 20 ans".
6/ L’Elysée met en avant un 2e élément, concernant les établissement de santé : "Les enjeux d’une politique ambitieuse en matière de développement durable et d’amélioration de la qualité de l’air sont pris en compte" dans les investissements du Ségur. Ce qui reste assez flou.
7/ La France fait donc pâle figure concernant les efforts pour la qualité de l’air des bâtiments publics.
Aux États-Unis, tous les bâtiments fédéraux vont devoir être mis aux normes et 472 milliards de dollars vont être mis à disposition des institutions et des particuliers.
8/ Les experts attendent d’autant plus plus d’efforts de l’Etat qu’il "faut adapter les bâtiments actuels, mais pas seulement" : "Si on ne prend pas en compte la qualité de l’air dès la construction, on passe à côté du problème." Ce que disait aussi le Conseil scientifique.
9/ Le député LFI Matthias Tavel avait proposé, dans un amendement au PLF2023, de dégager 500 millions d’euros pour un nouveau programme "Plan d’effort massif de purification de l’air". Mais sa proposition n’a pas été débattue, en raison du 49.3.
10/ Certaines initiatives locales voient bien le jour, mais elles entraînent "pas mal de frustration voire de déception car le matériel était inadapté ou bien elles n’étaient accompagnées d’aucun conseil officiel", regrette le docteur Barrière
11/ Avancée toute récente néanmoins : deux décrets parus ce 29 décembre au Journal officiel font, notamment, évoluer la surveillance obligatoire de la qualité de l’air à l’intérieur de certains établissements recevant du public. Plus de détails 👇
12/ Notre article complet du Parisien"
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