Extrême droite : les macronistes irresponsables et coupables
"Alors que le Rassemblement national a mis un pied dans la porte du pouvoir, les dirigeants de la majorité ont été incapables d’appeler clairement à lui faire barrage au second tour. Par calculs politiciens, ils s’apprêtent à lui ouvrir grand les grilles de Matignon.
[...]
"Face à cette situation, les partis de gauche, réunis sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), ont pris clairement leurs responsabilités, en appelant leurs candidat·es à se désister dans les 115 circonscriptions où ils sont arrivés en troisième position. Une démarche qu’ont été incapables d’entreprendre François Bayrou et Édouard Philippe, l’un prônant pour « que l’on regarde au cas par cas », l’autre pour qu’aucune voix ne se porte sur le RN et La France insoumise (LFI).
[...]
"La situation est telle qu’elle aurait mérité davantage de clarté. Au lieu de quoi, les macronistes ont ajouté de la confusion à la confusion. Sous couvert de défendre les « valeurs républicaines », aucun d’entre eux n’a appelé explicitement au front républicain, lui préférant des calculs politiciens en vue d’une future – et à cette heure improbable – coalition. Car sans désistement général, faut-il le réécrire, l’extrême droite obtiendra une majorité absolue."
[...]
" En renvoyant dos à dos le RN et la gauche unie, il [ Macron ] a chauffé à blanc toute une partie de l’électorat qui ne parvient même plus à faire la différence entre le rejet et l’émancipation. En refusant d’appeler clairement au barrage, il finit le travail."
[...]
À quelques rares exceptions, il y avait quelque chose de pitoyable dimanche soir à observer certains macronistes parler de Jean-Luc Mélenchon comme du principal problème de la France, à les regarder se pincer le nez à l’évocation de certains candidats NFP qui ont fait de la lutte antifasciste le combat de leur vie, à les voir tenter de sauver le peu qui leur reste en martelant que jamais, jamais, ils n’appelleraient à voter pour LFI.
[...]
Médiapart, 1er juillet 2024