Le journalisme de données, c’est bien, mais ne miser que là-dessus en récupérant des données bien installé devant son ordinateur, ce n’est pas la panacée non plus. Beaucoup de scandales ne relèvent pas d’un travail sur des données (voir les deux articles sur le fiasco de l’IMEB que j’ai publié sur ce site, même si j’ai pu glaner quelques infos sur le net) : ça demande de rencontrer des gens, de les interroger, de recouper l’info etc. Par exemple, le travail d"enquête sociale" d’un journal comme Fakir ne se base pas sur des données mais sur des réalités humaines. Le passage de Bakchich est plus que "un peu sévère", il est carrément caricatural : même s’il semble faire allusion au travail sur l’affaire bettancourt où les journalistes commencent à devenir les instruments du procureur et d’une juge d’instruction, le travail d’investigation des journaleux professionnels ne se limite pas à attendre que l’info vous tombe dans les bras. Il n’y a qu’à lire les livres de Denis Robert (Pendant les affaires, les affairent continuent) qui expliquent le cheminement et le travail accompli pour arriver à sortir une info.
Par ailleurs, les données, c’est bien de les avoir, mais il faut aussi savoir les analyser. En comptabilité, on pourrait me mettre les chiffres les plus scandaleux sur le nez, il est probable que je n’y verrais rien. Donc "travail, volonté, imagination et innovation", oui, mais il faut ajouter, sans doute aussi "compétence". Et j’ajouterai aussi "le temps" pour un non professionnel.