pourtant, l’auteur oppose bien le slow journalisme, décrit de façon très "noble"
Cette façon de voir les choses est simplement le miroir de ceux qui considèrent l’investigation comme noble et le reste (le commentaire ou le "journalisme de données") comme moins noble. Les deux logiques me paraissent idiotes. Il n’y a pas qu’une façon de faire et surtout, tout le monde sera amené à utiliser toutes les méthodes afin d’informer le citoyen en même temps ou de façon alternative. Sinon, je ne suis pas certain que « le slow journalisme » ce soit uniquement du journalisme de données. Pour moi, c’est de l’investigation sous toutes ses formes. Je pense que le terme est d’ailleurs explicite : slow veut dire "lent", bref, qui prend son temps par rapport à de l’information fast-food. Après, il y a des informations qu’il faut (ou que l’on peut) avoir rapidement (les bouchons sur les autoroutes, le résultat d’un match etc) et d’autres qui nécessitent du temps et de l’analyse. Là encore, le slow ou le fast, c’est pas si simple.
à la recherche perpétuelle du truc énorme qui va "buzzer" comme disent les journaleux geek.
Attention, à terme, tous les journaleux seront "geek" un jour ou l’autre. Là, nous sommes dans une période de transition ou certains refusent d’utiliser des moyens dits "modernes". Mais bon, c’est un peu comme si ils refusaient d’utiliser le téléphone. Ce qui compte, ce ne sont pas les moyens employés, mais bien l’objectif à atteindre.
Cliver sur les méthodes, créer des catégories de journalistes en décidant en filigrane ce qui est noble ou ce qui ne l’est pas, et ce sans prendre en compte le contexte, le sujet etc, c’est absurde. Le "journalisme d’investigation" sur Johnny Halliday, c’est noble ? Pourtant, les "photographes", ils sont bien sur le terrain ;-)