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Faites parler les données ! - Charles-Henry Sadien - 28 juillet 2010 à 21:18

Cette façon de voir les choses est simplement le miroir de ceux qui considèrent l’investigation comme noble et le reste (le commentaire ou le "journalisme de données") comme moins noble.

ah bon. C’est une interprétation. On peut aussi dire que c’est une vision de gens qui dans l’exaltation du moment mettent en évidence l’intéret des "nouvelles méthodes" en descendant les pratiques "classiques" qui ont tout de même mis en prison quelques hommes politiques et contribué à l’Appel de Genève contre la corruption en Europe. J’ai davantage l’impression que c’est cela. Car à l’inverse, n’ai pas vu beaucoup de journaleux dégobiller sur ce journalisme de donnée (qui n’est pas si nouveau que ça : c’est la formation et le boulot de serial griffeuse !) alors que c’est pour eux un outil supplémentaire dans leur travail.

Après si on ne se sert que d’un outil, ben ça va pas bien loin. Il y a un site très en vogue où les journalistes passent leur temps a surfer sur le web pour trouver les articles les plus intéressants (ou jugés comme tels par rapport au lectorat qu’ils souhaitent toucher) pour les intégrer et en faire le relais. Pourquoi pas mais quand les mecs font que ça à longueur de journée et que le site ne comporte que des trucs qui ne sont pas des production originales, ça revient à ne considérer qu’une partie du métier à savoir la hiérarchisation de l’information.

Attention, à terme, tous les journaleux seront "geek"

j’observe quand même qu’il y en a parmi ces autoproclamés "journalistes geek" qui en font des tonnes et pensent avoir inventé l’internet alors que jusqu’à une période très récente le milieu journalistique n’avait rien compris à l’intéret d’internet et étaient complètement à la traine. Pour faire branchouille, ils ne jurent que par tweeter ou facebook, ajoutent des tonnes d’anglicismes (d’abord on dit "data journalism" ça fait mieux que "journalisme de données") se construisent un véritable jargon (pour paraitre plus intelligent ou pour faire croire que leur boulot est vachement compliqué ?) et bavent à volonté sur la presse papier (souvent avec raison, mais quand même, il faut aussi savoir profiter de son expérience et de son bilan sans rejeter tout en bloc). Résultat (je me fais un peu l’avocat du diable) : on a l’impression de journalistes qui font de grandes théories, donnent des leçons à la "vieille presse papier" regardent le nombril de leur métier mais n’ont jamais réussis à sortir aucun papier d’envergure jusqu’ici.

Et puis le journaliste ne sera pas que geek : il sera une espèce de cyborg fait de journalisme, d’informatique, de marketing (on commence à évoquer les "journalistes auto-entrepreneurs" (ça fait mieux que "pigiste précaire"... quoiqu’il s’agit souvent d’un pléonasme).

enfin, je suis un peu dubitatif sur cette notion de "web communautaire" avec ces tribus qui ne se mélangent pas, mais c’est un autre sujet...


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