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eligibilité au lep - bombix - 17 octobre 2008 à 06:15

Oh !, quelle est bienvenue cette petite leçon de morale ! Avec les clients qui sont éligibles aux LEP — c’est à dire, soyons clairs, les gens très modestes —, quelle sévérité ! Et d’en appeler à la responsabilité contre l’assistanat, et bien sûr à la citoyenneté, qu’on place vraiment dans tous les débats, à toutes les sauces, chaque fois qu’on peut.
Alors concernant la morale et la "citoyenneté", Messieurs les banquiers, vous n’avez vraiment, mais vraiment pas de leçons à donner à quiconque, et surtout pas aux gens qui ont des revenus modestes. Concernant l’assistanat non plus, lorsque l’on voit les plans de sauvetage européens et américains de la crise actuelle où il s’agit de "socialiser les pertes", quand les profits eux, sont "privatisés" ; vraiment deux poids, deux mesures. Et je ne dis rien de la morgue et du ton hautain de votre intervention, avec cette nuance paternaliste absolument déplacée . Ça ne donne pas envie, en tous cas, d’être client à la Banque Postale.
Concernant la morale des banques et des banquiers, je me permets de vous citer Joseph Stiglitz, qui a travaillé dans les grandes institutions financières mondiales, aux plus hauts postes de responsabilité, qui fut un proche conseiller de Bill Clinton, et prix Nobel d’économie en 2001. C’était dans le Monde, il y a quelques jours : A la question du journaliste "On assiste à un mouvement de défiance vis-à-vis des banques. Pensez-vous que cela va durer ?" il répondait : "Les banquiers se sont très mal comportés. Pourquoi aurait-on confiance ? Ils ne savent pas gérer les risques, même s’ils savent habiller leurs comptes pour que ceux-ci aient l’air corrects quelque temps. Et ce n’est pas nouveau, on a déjà eu beaucoup de crises bancaires. Il faut revoir toute la manière de réguler le système. Il y a un trou dans le bateau et l’urgence est de le réparer, comme dit Ben Bernanke [le président de la Réserve fédérale américaine]. Mais il faut aussi changer le capitaine. Ce bateau est conduit par un alcoolique, qui nous mène encore droit sur les rochers."(*)

Bref, comme dit l’adage latin : Nemo auditur propriam turpitudinem allegans(**)

Et je vous rappelle au passage que les titulaires de LEP sont vos clients ; que vous ramassez sur leur dos la laine qui vous fait vivre et qui vous permet de spéculer, ou de prêter aux spéculateurs de la façon la plus inconsidérée. Un peu de respect, et un peu de tenue. Merci.

(*) Le Monde, 11.10.2008 : "Le plan Paulson est une transfusion sanguine à un malade souffrant d’une hémorragie interne"
(**) Nul n’est entendu qui allègue sa propre turpitude


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