Années 70 : Chaque habitation, même dans l’endroit le plus reculé, est reliée à l’électricité. Années 90 : Chaque habitation, même dans l’endroit le plus reculé, est reliée au téléphone. Même s’il fallait planter des centaines de poteaux, l’habitation la plus isolée était équipée. Et le tarif était le même pour tous, que vous habitiez au fin fond de la campagne ou en plein centre urbain. Ça s’appelait le service public, c’était la propriété de l’Etat, donc de chacun d’entre nous, et avait pour fonction l’aménagement du territoire.
2010 : sur les 152000 foyers du département du Cher, 3000 n’ont toujours pas accès à internet et 6500 n’ont pas accès à une connexion rapide dite « ADSL ». Pourquoi ? Parce qu’ils sont trop isolés pour en bénéficier. Car l’ADSL [1], cette technologie "magique" qui permet de faire passer l’internet à haut débit [2] dans les réseaux téléphoniques a ses limites : plus la longueur de la liaison téléphonique augmente, plus la vitesse de transmission décroit. Du coup, 22.000 foyers ont un accès internet inférieur à 2 Mb/s [3].
Au delà de 5/6 km de ligne téléphonique, ça ne marche carrément plus. Pour desservir ces habitations, il faut donc déployer des technologies alternatives, puisqu’on ne peut plus passer par les fils du téléphone.
Flash-back. Au début des années 2000, France Télécom, entreprise publique qui a en charge la gestion et l’exploitation du réseau téléphonique (entièrement payés par les impôts des Français, rappelons-le), a été privatisée. On ne va pas revenir sur ces spoliations des Français qu’ont été les privatisations des entreprises publiques. Qu’ils soient de droite ou de gauche, tous les gouvernements ont participé depuis plus de 20 ans à la grande braderie.
Le problème, c’est qu’une entreprise privée ne fait pas de philanthropie. Tous les ans, ils faut faire des bénéfices pour gaver les actionnaires. Pas question de dépenser des fortunes pour équiper le fin fond des campagnes. Alors, les habitants rouspètent. Eux aussi veulent de l’internet à haut débit ! Ils en appellent à leur maire qui n’en peut mais. Celui-ci se retourne vers le Conseil Général, et ainsi de suite jusqu’au sommet de l’État.
Est alors annoncé en 2008 le super projet gouvernemental nommé « France Numérique 2012 », dans lequel il était promis l’accès à l’internet à haut débit pour tous : « Chaque Français, où qu’il habite, bénéficiera avant 2010 d’un droit d’accès Internet haut débit ». Il est bien question d’un droit d’accès Internet haut débit. Comme d’habitude, avec ce gouvernement, il ne s’agit que de gesticulation et d’effet d’annonce et, en 2010, tout est discrètement abandonné [4]. Mais il n’y a toujours pas d’accès internet à haut débit dans les campagnes, en particulier dans celles du Cher.
Qu’à cela ne tienne, le Conseil Général du Cher prend les choses en main et lance le plan @tout 18 qui est censé couvrir les zones rurales qui ne peuvent pas bénéficier de l’ADSL. Il s’agit d’un maillage d’antennes qui permettra de raccorder les
zones d’ombre en haut débit, appelé Wifimax. Coût du projet : presque 10 millions d’euros [5], supporté à 70% par la collectivité publique et 30% par l’entreprise privée [6] chargée de l’installation et l’exploitation du système. Coût pour les utilisateurs qui voudront utiliser le système : 40 euros par mois versés… à l’entreprise privée qui aura installé le système [7], alors qu’au travers de leurs impôts, ils en auront déjà payé plus des deux tiers !
Que l’on sache, l’accès à internet n’est actuellement ni un droit ni un service public. On pourrait décider - mais c’est un autre débat - que l’internet à haut débit est indispensable aujourd’hui, qu’il faut que chacun puisse y avoir accès, et qu’il faut que la loi le déclare comme un droit. Mais actuellement, et on peut regretter que l’État ait failli dans son projet, ça n’est pas le cas. On pourrait considérer aussi que l’internet haut débit participe à l’aménagement du territoire, et donc en faire un service public, avec la création d’une société de droit public qui serait en charge de l’implantation ET du fonctionnement du service. Mais la création de services publics, seuls garants de l’égalité des territoires, n’est pas très à la mode à l’ère libérale. Alors, le Conseil Général, sous la pression de ses administrés-électeurs, essaie de pallier la défaillance de l’État. Sauf qu’il ne s’agit pas là de la création d’un service public, puisque la société délégataire chargée de l’exploitation est une société de droit privé. Il s’agit simplement de la reproduction du schéma classique du libéralisme : « les charges pour le public, les bénéfices pour le privé ». La collectivité (qui a payé la plus grande partie des infrastructure) ne touche rien, mais la société privée (qui n’a pratiquement rien payé) touche les bénéfices !
Les collectivités locales doivent-elles compenser les défaillances organisées de l’État ? Car il s’agit bien de défaillances organisées. Organisées par ceux qui dirigent le pays actuellement et qui rabâchent que « l’État n’est pas la solution à nos problèmes, mais l’État est LE problème » [8], et qu’il faut partout supprimer ou réduire son emprise. A force de se désengager de tout, l’État va vraiment finir par devenir un problème. Mais un problème pour la population, à cause de son absence [9]. Pas sûr, même si cela semble régler le problème sur le moment, qu’il soit judicieux pour les collectivités locales de prendre le relais. Car la principale conséquence, c’est que ça encourage l’État à se désengager encore plus. En effet, si à chaque fois que l’État se désengage, les collectivités prennent le relais, pourquoi ne continuerait-il pas ? D’autant qu’elles n’en n’ont pas les moyens, ce même État leur coupant petit à petit les vivres, au point que certaines d’entre elles ont de graves difficultés financières.
Mais en 2010, après plus de 20 ans de propagande libérale, il faut sûrement être un dangereux républicain intégriste pour demander plus d’État...
[1] La technologie ADSL a été inventée dans son principe par une entreprise américaine, puis développée industriellement dans les années 90 par deux entreprises publiques françaises : France-Télécom et Alcatel.
[2] Jusqu’à 10 Mb/s en théorie. En pratique, on atteint entre 5 à 8 Mb/s en milieu urbain
[3] Chiffres publiés dans le n° 27 de Cher Magazine page 10 :
– 3000 foyers du Cher n’ont pas accès à internet.
– 6 500 foyers sont exclus d’une offre de téléphonie illimitée vers les fixes.
– 22 000 foyers ont une connexion internet inférieure à 2 Mb/s
[5] Exactement 9,2 M€, dont 1,3 M€ financés par les communes ; 5,2 M€ par l’Europe, l’État, la Région et le Département et 2,7 M€ par l’opérateur qui assure l’installation. Source "Cher Magazine" n° 27 page 13
[6] Société délégataire appelée « Cher Haut Débit » dont les actionnaires sont SFR et Nomotech. Le CG du Cher en est absent. Il ne touchera donc aucun dividende de son « investissement ». Il ne s’agit donc pas d’un investissement, mais d’une subvention publique à des entreprises privées sans contrepartie.
[7] Via les fournisseurs d’accès à internet, qui payent une redevance pour accéder au réseau installé par cette société délégataire
[8] Célèbre phrase de Ronald Reagan pour résumer sa doctrine politique. Sous la pression de la propagande libérale, tous les pays industrialisés la font leur petit à petit.
[9] C’est une mécanique infernale. On explique à la population que si ça va mal, c’est parce qu’il y a trop de fonctionnaires, trop d’État. Une fois que c’est bien enfoncé dans les crânes, on supprime des fonctionnaires. Personne ne réagit, puisque tout le monde a été persuadé que c’est ça le problème. Du coup, amputé d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, l’État marche vraiment mal, cette fois-ci, et pour de bon. On peut alors poursuivre : « vous voyez bien qu’on avait raison, l’État marche mal ! » Et de continuer à démolir les structures d’État à tire-larigot. C’est le syndrome de la grenouille...
commentaires
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Darek Dysiast- 27 décembre 2010 à 11:33
Sur le choix des procédés tout n’est pas dit, car le CG a déroulé pas mal de fibre sur le département et ça dès avant 2008.
Mais justement, la fibre est déjà le nouvel horizon alors que les solutions radios sont à peine déployées. D’où ma question : le CG n’a-t-il pas choisi une fausse solution alors qu’on va très bientôt lui demander comment il compte couvrir le département en fibre ? A combien se monte l’addition pour lui (et chacun de ses contribuables), en valait-elle la peine pour un résultat vite dépassé sur le plan technologique alors que les mêmes qui veulent du 8MO "comme à Bourges" voudront demain du 20 ou du 40 "comme à bourges" ?
Alors certes, c’est pas demain qu’on va tirer des réseaux fibré à La Guerche ou à Ourouer les Bourdelins. Et pour vous donner le fond de ma pensée : ce n’est pas une grosse perte.
Pourquoi ? Parce que le haut débit sert d’abord à des usages très secondaires : la TV en HD et en VOD (quel beau projet de pédagogie avec nos enfants et de solidarité avec nos vieux !), le P2P (soit l’accès généralisé à des contenus volés), la domotique (déclencher le chauffage lorsqu’on part du boulot et trouver en arrivant une maison bien chauffée, un marché qui prend mal et on comprend pourquoi).
J’ai passé trois ans avec une connexion dite 1 MEGA max. Elle me donnait accès à une vingtaine de chaines de télévision que je ne regardais jamais, et s’est révélée nettement suffisante pour assurer des communications avec l’étranger, y compris en visio.
Enfin et surtout : quel service public représente internet sinon l’avenir du recul du service public. Quel argument peut, mieux qu’une bonne couverture internet, justifier le retrait des guichets de proximité et très bientôt l’absence de médecin à 50km à la ronde ? Car le diagnostic en ligne c’est l’avenir !
Alors oui, lorsqu’ils pourront accéder à toutes les formalités en ligne et contacter leur généraliste en visio, qu’ils n’auront plus besoin de la poste, les habitants de la cambrousse et surtout les plus âgés d’entre eux pourront bien sécher devant leur poste de télé HD ou leur porno en 3D.
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Mister K- 27 décembre 2010 à 12:14
J’ai passé trois ans avec une connexion dite 1 MEGA max
Attention, cela ne veut rien dire ;-) Il s’agit d’un méga quoi ?
Si l’on parle de 1Mbit/s, cela fait 128ko/s, c’est à dire qu’il est impossible de regarder la télé sur une box. Si l’on parle de 1Mo/s, cela fait du 8Mbit/s, et là, effectivement, il est possible de regarder la télé via internet...
Les connections proposées par le prestataire du CG iront de 2Mbit/s à 6 ou 8Mbit/s max je pense... Ce ne seront donc pas des connections extraordinaires mais effectivement exploitables.
Sinon, je suis d’accord avec vous : le très haut débit dont on parle, n’a, en 2010, aucun intérêt pour les particuliers. Très haut débit pour l’instant, ça veut dire fibre optique jusqu’à la maison. Très Haut Débit, c’est supérieur à 100Mbit/s jusqu’à 1Gbit/s. Non seulement les particuliers n’en auront pas vraiment l’intérêt pour la plupart, mais en plus, c’est hors de prix. Mais effectivement, des esprits tordus pourraient troquer les services publics contre des accès très haut débit...mais les colis comme d’autres choses, par les tuyaux numériques, ça ne passe pas très bien pour l’instant ;-)
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Eulalie- 27 décembre 2010 à 14:59
question technique, parce que je ne comprends rien à comment peut arriver internet quelque part, qu’on soit à la ville où la campagne : la fibre optique, est ce que c’est la même chose que le courant porteur ?
Bon, j’habite à la ville et j’ai internet par le courant porteur : est-ce parce qu’il y a des fibres optiques "sur" le courant porteur ? est-ce trop de débits inutiles ? (pas la peine de me parler de mégas, de bits, de tout ça, je comprends rien). Les ondes, les antennes, c’est moins cher et plus adapté aux particuliers ?
Internet peut-il arriver par d’autres moyens techniques que les ondes (qui posent question de santé) et le courant porteur, fibres optiques ?
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Eulalie- 27 décembre 2010 à 17:04
Bon, en fait, le courant porteur et la fibre optique c’est différent. J’ai trouvé la réponse. Donc, je n’arrive pas à comprendre pourquoi en campagne, où on a l’électricité, ils ne peuvent pas avoir internet sans passer par la fibre optique et/ou les obscures ondes. Et je ne comprends pas pourquoi les Robins des Toits se mettent tout à coup à "défendre" la fibre optique et pas le courant le porteur pour les campagnes. Et je ne comprends pas pourquoi le CG a manifestement donné dans la fibre optique et le Wifi-Wimax-Wifimax (?), Il doit me manquer un élément technique essentiel pour comprendre pourquoi personne ne propose le courant porteur pour l’accès internet à la campagne (et dans les zones non couvertes à Bourges) pour les particuliers ou la collectivité. Où est le schmil ?
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Eulalie- 27 décembre 2010 à 22:32
Bon, en fait comme presque tout le monde à Bourges, si "je" peux avoir internet, c’est parce qu’il y a des NRA (noeuds de raccordements) et des DSLAM qui permettent d’avoir l’adsl (et non grâce au CPL uniquement ). Les NRA des campagnes ne permettent manifestement pas tous d’avoir l’adsl et ne peuvent avoir de DSLAM . Pour des raisons techniques incompréhensibles quand on lit la presse spécialisée. Ceci dit des campagne en France ont opté pour le NRA-SO. J’ignore s’ils ont des DSLAM ducoup. Le CPL a été expérimenté dans des petites bourgades itou. Bon, mais ça fait has-been à priori et ça ne fonctionnerait pas très bien. La fibre optique ne couterait pas cher en Angleterre, mais en France oui. Aller savoir pourquoi.
Enfin bref, tout ça pour dire que le CG a fait le bon choix en prenant un truc à ondes pulsées qui est dangereux pour la santé ou très remis en cause pour les plus prudents. C’est bien, c’était le choix à faire pour tous. Et j’ai lu sur le site du CG qu’un petit camion Wimax passe dans les campagnes pour expliquer internet aux habitants. C’est merveilleux. Sur le site du CG, il y a même une photo ou un agriculteur promène son ordinateur portable à côté de ses tournesols.
Enfin, ce n’est pas la première et la dernière collectivité à développer les installations dangereuses pour tous que ce soit en service public ou par délégation à des prestataires privés.
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Darek Dysiast- 11 janvier 2011 à 09:46
Salut Eulalie,
pourquoi les campagnes françaises n’ont pas accès à internet par courant porteur ? C’est, je crois, une excellente question : Pourquoi EDF a renoncé à se lancer dans la fourniture d’accès à internet via son réseau déjà tout en place ? Aujourd’hui le courant porteur n’est proposé, en France et à ma connaissance, qu’à l’échelle domestique pour éviter de tendre du câble partout dans l’appartement/la maison.
Peut être le courant porteur est-il trop limité à certains égards. mais je sais pas pourquoi mon esprit chafouin me fait suspecter quelque accord louche entre les grands patrons de ce qui étaient alors encore des entreprises publiques. Il faut dire que France Télécom ne s’est jamais montré tendre en terme d’abus de position dominante et de lobbying.
Une question qu’elle est bonne et que j’aimerais bien savoir quoi que c’est la réponse !
En revanche, pour ce qui est de la nocivité pour la santé, je ne vois pas pourquoi le wimax serait plus nocif que ... les relais des radios classiques ou plus encore l’émetteur d’Allouis. Mais je me trompe peut être.
Effectivement les DSLAM de campagne sont pas tous reliés en fibre (il faut distinguer le réseau de collecte qui en gros est le maillage des tous les NRA sur le territoire et qui est déjà largement doté en fibre du réseau de raccordement à l’usager qui lui est encore presque exclusivement en cuivre des bons vieux téléphones). Le 100% fibre en France n’est pas prévu avant une petite dizaine d’années.
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- B. Javerliat- 11 janvier 2011 à 10:23
En revanche, pour ce qui est de la nocivité pour la santé, je ne vois pas pourquoi le wimax serait plus nocif que ... les relais des radios classiques ou plus encore l’émetteur d’Allouis. Mais je me trompe peut être.
Sans tomber dans la parano ou l’obscurantisme, certains problemes soulevés par Eulalie ne sont pas sans fondement.
Pour le Wi-Fi, le problème réside essentiellement dans la fréquence utilisée, très très proche de celle des four à micro-ondes : 2,45 GHz. Cette fréquence a la particulatité de faire "vibrer" les molécules d’eau, vibration qui a pour conséquence d’échauffer l’eau par "frottement" de ces molécules. Même si les puissances mises en jeu sont différentes (1 kW - 1000 Watt - pour les fours et moins d’un Watt pour le Wi-Fi), le phénomène reste toujours présent.
Pour le téléphone portable, c’est la proximité de l’organisme avec la source radio-électrique qui pose question. Là aussi, les puissances sont incomparables (2 fois 1 MW - 1 million de Watt - pour l’emetteur d’Allouis contre quelques Watt pour un téléphone). Mais la puissance transportée décroissant très rapidement avec la distance (inversement proportionnelle au carré de la distance à la source), le champ absorbé par le cerveau quand on a 2 Watt collés à l’oreille est bien supérieur à celui absorbé par un habitant d’Allouis ou Mehun sur Yèvre. L’âge vénérable de l’émetteur d’Allouis (70 ans) permet de garantir à peu près à coup sûr qu’il n’y a pas de danger. On n’a pas le même recul avec les téléphones portables...
Bien définir le service public pour ne pas se faire enfiler par les deux bouts
- Eulalie- 11 janvier 2011 à 11:41
"On n’a pas le même recul avec les téléphones portables..."
Et le wifi,max,bluebooth,rfid.... et j’en oublie sûrement. Mais il me semble comprendre dans ce que je lis (c’est ardu ! ) que toutes ces techniques sont en fait la même. Et qu’il est bien pratique de tout complexifier dans les explications données par les vendeurs, les scientifiques à la botte des vendeurs, pour bien embrouiller tout le monde et que ce soit incompréhensible, inaccessible. Mais si ça se trouve c’est très simple à comprendre, même pour le non-technologue : on se fait enfler par tous les bouts par le "service public" ou ce qu’il en reste, c’est à dire pas grand chose, voire rien, puisqu’il travaille désormais totalement pour le marché.
Des responsables politiques acceptent l’installation et la mise en service de réseaux WIMAX et/ou WIFI – WIFI (Internet, jeux et télécommunications sans fil – faible portée) – WIMAX (équivalent au WIFI mais rayonnant sur environ 50 km de rayon) – Le WIFI et le WIMAX ne permettent pas le très haut débit et ne permettent pas d’échanges de données Internet sécurisés.
Pour expliquer de telles décisions, il y a lieu de supposer que nombre d’informations leur faisaient défaut.
On passe trop souvent sous silence les risques sanitaires associés à ces technologies de télécommunications sans fil. Cette absence de risques n’est d’ailleurs jamais garantie par les industriels. En revanche, ils sont soulignés par les plus grandes Compagnies d’assurances et de ré-assurances mondiales qui ne couvrent pas, ou plus, les risques sanitaires liés aux émissions de champs et ondes électromagnétiques.
La vraie solution pour réduire la fracture numérique est déjà développée sur la majeure partie du territoire (mais il est très difficile d’en connaître la couverture exacte), et a déjà été financée par les contribuables. Cette solution est la fibre optique.
Le WIFI comme le WIMAX n’autorisent que des transmissions haut débit aléatoires et non sécurisées, contrairement à la fibre optique qui permet le très haut débit sécurisé et qui seule sera à même d’intégrer toutes les nouvelles applications technologiques. En outre, la fibre optique ne présente aucun risque sanitaire.
Mettre en place le WIFI et/ou le WIMAX, c’est faire payer 2 fois le contribuable pour un service déficient. C’est en fait concrètement pérenniser la fracture numérique en instaurant un accès multimédia à 2 vitesses.
Le bon pour les endroits rentables, comme les grandes villes ; celui de seconde zone à forts risques sanitaires pour les endroits moins rentables, comme les zones rurales. Que penser d’une telle conception de l’égalité républicaine et d’aménagement du territoire ? Il ne s’agit pas, bien sûr, d’un usage très judicieux de ce qu’on nomme argent public à des fins essentiellement privées.
Certains décideurs politiques se sont informés et ont déjà pris la mesure du problème. Le WIMAX est aujourd’hui abandonné dans 1 Région et 6 Départements. Le tout filaire est décidé dans 1 Région et 2 Départements. Exemple Région PACA qui a abandonné la dorsale WIMAX bien que celle-ci ait déjà été votée (voir pièce jointe : La Trousse).
Par ailleurs, un nombre croissant de nos concitoyens est touché par l’électrohypersensibilité (EHS), ou encore SICEM (Syndrome d’Intolérance aux Champs Electromagnétiques). La mise en place du WIFI et/ou WIMAX leur rend la vie insupportable, et nombre d’entre eux sont contraints d’abandonner leur lieu de vie, voire leur travail et leur famille. Ils deviennent des « réfugiés environnementaux » réduits au nomadisme et à des conditions de vie terriblement précaires.
Aucune politique, aucun développement économique ne peuvent excuser cela. D’autant que des solutions réellement pérennes et sans danger existent et sont, pour la majeure partie, opérationnelles.
Nous restons à votre disposition pour toute information supplémentaire, ainsi que pour toute initiative que vous souhaiteriez prendre pour assurer une réelle disparition de la fracture numérique, tout en évitant des conséquences sanitaires lourdes aux plus vulnérables de vos concitoyens dont vous avez la responsabilité.
Veuillez recevoir, Monsieur, Madame le Président, l’expression de notre parfaite considération.
Mauvaises ondes en régions
- Eulalie- 1er janvier 2011 à 14:15
Lu sur le site des Robins des Toits : contre le Wimax, une plainte collective contre X....en région Bourgogne :
"Plainte collective contre le WIMAX au Procureur Régional de DIJON - 22/12/2010
Une plainte collective visant le WIMAX a été déposée le 22 Décembre 2010 auprès du Procureur Régional de DIJON par un Collectif de la Région Bourgogne.
4 listes de signataires :
1- Les Plaignants
1-A- Plaignants victimes ayant dû quitter la Région Bourgogne : 3 signataires
1-B- Plaignants victimes habitant la Région Bourgogne : 27 signataires – Dont 1 médecin
2- Citoyens s’associant à la plainte
2-A- Victimes en dehors de la Région Bourgogne : 9 signataires
2-B- Citoyens s’associant pour appui moral : 22 signataires – Dont 13 médecins
Nous vous incitons, vivement, à monter la même action dans votre Région pour que la plainte devienne nationale.
Le Collectif s’appelle POUR LA VIE suivi du nom de la Région.
Vous pouvez reprendre intégralement le texte que nous vous adressons car il contient une liste assez riche des lois et règlements vis-à-vis desquels l’industrie est en infraction.
Si dans les pièces jointes certaines vous manquent, vous nous les demandez par e-mail à contact@robindestoits.org en précisant les numéros.
Précisons qu’aujourd’hui, en réponse à une plainte sur les attaques de la santé par cette famille d’émissions, un Procureur a ouvert une enquête et qu’elle est en cours, très sérieusement menée par la Gendarmerie.
Mauvaises ondes en régions
- Cyrano- 1er janvier 2011 à 15:01
Collectif "Pour la vie" ?.... L’intitulé grandiloquent me fait penser à un groupe catho intégriste guerroyant contre l’avortement... Dans le Berry, on ne risque rien : on a des rebouteux, des sorciers, des birettes, des jeteu’x d’sorts... C’est vrai que les gens ne croient plus beaucoup aux jeteurs de sorts, à l’oeil du sorcier : alors faut bien se rabattre sur d’autres croyances en d’autres complots.
Mauvaises ondes en régions
- Eulalie- 1er janvier 2011 à 22:00
Bonjour Cyrano,
le nom du collectif "Pour la vie" moi aussi m’a d’abord fait penser aux anti-avortements ; c’est connoté dans les termes disons, mais ça n’a rien à voir. Ce collectif là demande juste à ce que les ondes pulsées dégagent de "leur" territoire. Rien à voir avec les intégristes de St Nicolas du Chardonnet par exemple. La démarche est différente non ? Personnellement, je n’irais pas comparer le droit à l’avortement et le droit à l’internet. Qui parle de complot ? juste de commerce des ondes pulsées et de gros gains pour les fournisseurs qui se tapent de la santé et de la vie. Rien de bien nouveau sous le soleil.
Bonne année, à part ça.
Mauvaises ondes en régions - et dans le Cher ?
- Cyrano- 2 janvier 2011 à 18:12
La démarche est différente, certes ! et même très différente ! Mais pourquoi cette guéguerre aux ondes ? Pour permettre ainsi de gros gains aux fournisseurs de fibres optiques ?... Après tout, un lobby vaut l’autre à mon avis. Et nonobstant les études pour, contre, pas-pour, ni-contre sur les ondes et leurs effets supposés, on en arrive à des refus irrationnels - y compris en jouant sur le terme "ondes pulsées", pulsée ! brrr ! pour faire peur.
Mauvaises ondes en régions - et dans le Cher ?
- Eulalie- 2 janvier 2011 à 19:05
Peut-être que ce qui fait "con" là dedans, (puisque vous vous moquez) c’est que des gens se battent contre des ondes. Un peu comme s’ils se battaient contre des moulins. Sauf que ces ondes existent, et ne sont pas le fruit d’imagination. On dit ondes pulsées, pas pour faire peur, mais pour expliquer la différence avec les autres ondes, et c’est leur fonctionnement : elles sont pulsées, c’est comme ça, on y peut rien. Faut lire le rapport Bioinitiative, en français. Le site du Criirem. Essayer de comprendre ces foutues ondes. Je ne vois pas en quoi c’est irrationnel.
Certes, de toutes façons, il y a des gains financiers à faire pour installer l’accès à l’internet partout, que ce soit avec n’importe technique. Bon, mais ça m’étonnerait que les Robins des Toits, les petits collectifs qui se crééent, de ci, de là, contre le Wifi, le Wimax, les antennes, soient à la botte des fournisseurs de fibres optiques (qui sont les mêmes que ceux qui vendent de l’onde pulsée). Ils argumentent juste le principe de précaution.
Ceci dit, en lisant de ci, de là, la presse spécialisée dans l’accès à internet, c’est à se demander pourquoi les campagnes n’ont pas accès à l’adsl via le réseau téléphonique comme tout le monde. Ah ! encore un complot ! ;-) N’aurait-on pas quelqu’intérêt financier à ne pas utiliser les NRA existant ? Et à raconter que des conneries aux gens du bocage ? ouh non pas possib’, sont trop honnêtes les vendeurs de télécommunications.
Mauvaises ondes en régions - et dans le Cher ?
- Eulalie- 3 janvier 2011 à 09:11
ah oui, dans le Cher, puisque vous posez la question, comme l’indique l’article de B. Javerliat, il se passe ça : Internet pour tous dans le Cher
Silence total de la part des décideurs politiques locaux ne serait-ce que sur d’éventuels dangers des ondes. Aucune question. Aucune assurance sur la vérification régulière des taux d’émissions, par quel organisme, et l’information aux usagers-clients. Ce n’est pas leur problème manifestement. Il n’existe, si j’ai bien compris, aucune règlementation nationale, européenne sur le taux d’emission des fréquences, alors les collectivités ferment les yeux sur les questions que se posent, ne s’estimant certainement pas responsables.
Pas de règlementation de l’Etat, de l’Europe ? OK, ben nous, collectivités territoriales, on applique en l’absence. On s’en fout de ce charabia scientifique du rapport bioinitiative qui ne nous arrange pas . Ce qui compte c’est de ne surtout pas risquer de ne pas être réélus à cause d’un manque d’internet aux habitants des "zones d’ombres". Et de ne pas demander à l’Etat qu’il déploie partout une solution réalisable sans risque sur la santé publique. Bref, on se planque, comme d’habitude. C’est ça, la politique de proximité. Ne prendre aucune décision politique. Juste faire le choix de ce qui est déjà choisi par le marché des télécommunications, sa dérèglementation. Comprenez, on n’y peut rien. Alors, on sourit pour la photo de la bonne nouvelle. Car c’est une bonne nouvelle obligatoire. Souriez vous aussi, c’est obligatoire. C’est une bonne nouvelle on vous dit !
L’État est le problème, mais la solution n’est pas le C.G.
- Julien Debord- 22 décembre 2010 à 16:54
Au risque de passer pour un gros con démago (c’est à la mode) j’ai parfois du mal à comprendre pourquoi on devrait apporter aux gens qui décident d’habiter dans le fin fond du trou du cul du monde tout le confort des citadins.
Quand on veut internet haut débit, des commerces et des administrations pas loin, des moyens de transport en commun efficaces, des médecins en nombre, etc. , alors il faut venir habiter en ville et pas en rase campagne.
Oui, c’est une bien vilaine caricature, mais à force de croiser des nouveaux propriétaires ruraux qui passent leur temps à se plaindre du manque d’infrastructures dans la cambrousse, j’ai de moins en moins envi d’être compatissant face à leur situation. Si ils voulaient le confort urbain, ils n’avaient qu’à acheter en ville !
Et tant pis si la campagne devient un désert, ça coûtera moins cher en CO².
L’État est le problème, mais la solution n’est pas le C.G. vile campagne ?
- Cyrano- 23 décembre 2010 à 09:28
Si la campagne devient un désert, comme vous le souhaitez, vous n’aurez plus grand chose à bouffer – et vous ne devez pas fréquenter souvent le fin fond du département pour croire que ce n’est peuplé que de néo-ruraux.
Il n’y a pas que la "cambrousse" (comme vous le dites péjorativement) du département qui peine avec la connexion ADSL : certains quartiers de Bourges sont concernés et aussi, et exemple, à proximité immédiate de Bourges : Saint-Doulchard, Trouy, etc. Certaines zones d’ailleurs ne sont même pas concernées par internet, ADSL ou pas : la ligne téléphonique est si dégradée que ça ne permet pas d’y brancher un petit modem (on peut voir la carte des débits dans la ville de Bourges, sur ariase.com).
Ceci dit, le projet @tout18 me laisse dubitatif... pour une raison simple : je ne pige pas tout, alors...
L’État est le problème, mais la solution n’est pas le C.G. vile campagne ?
- Julien Debord- 23 décembre 2010 à 19:36
En dehors de Bourges, mes attaches sont à Quantilly (j’ai passé mon enfance) et à la Guerche sur l’Aubois. J’y vais encore régulièrement donc je vois un peu à quoi ça ressemble.
J’ai joué à fond la démago dans mon commentaire précédent, mais la question de fond reste ouverte : est-il raisonnable de vouloir apporter des infrastructure urbaines à la campagne ? Cela profite-il à la population rurale ou à celle qui ne fait qu’y dormir ?
Si il s’agit de rendre les campagnes un peu plus autonomes, de faire du localisme, de l’autonomie, de faire en sorte qu’on puisse y vivre sans avoir besoin de faire 30 à 60 km tout les jours en voiture (donc de l’emploi local), alors ok.
Si il s’agit d’apporter le confort urbain à des gens qui travaillent en ville, alors non, sans façon.
Je veux bien des campagnes vivantes, mais pas des faubourg périurbains pour citadins en mal de logements.
Et ouai, j’ai des amis proches qui vivent à 500 mètres de Carrefour et qui disposent d’une connexion internet moins puissante que celle de Quantilly.
L’État est le problème, mais la solution n’est pas le C.G. vile campagne ?
- Cyrano- 24 décembre 2010 à 12:16
Comme vous le disiez, votre message est une « bien vilaine caricature ». J’avais bien compris le coté excessif de vos propos mais il faut la caricature reste reconnaissable, sinon le « risque de passer pour un gros con démago » devient simplement le risque d’apparaître comme un gros con.
Je reviens à votre à votre question de fond : « la question de fond reste ouverte : est-il raisonnable de vouloir apporter des infrastructures urbaines à la campagne ? » et plus loin, vous dites « Si il s’agit d’apporter le confort urbain à des gens qui travaillent en ville, alors non, sans façon. ». Je trouve qu’il y a maldonne dans cette façon de présenter. C’est vicier la réflexion. Il n’est aucunement question d’apporter, avec internet, les commodités de la ville à la campagne. Y’a que le délicieux Alphonse Allais qui voulait construire les villes à la campagne.
Bernard Javerliat résumait très bien : « Années 70 : Chaque habitation, même dans l’endroit le plus reculé, est reliée à l’électricité. Années 90 : Chaque habitation, même dans l’endroit le plus reculé, est reliée au téléphone. Même s’il fallait planter des centaines de poteaux, l’habitation la plus isolée était équipée. Et le tarif était le même pour tous, que vous habitiez au fin fond de la campagne ou en plein centre urbain. Ça s’appelait le service public »
On n’apportait pas dans nos campagnes les charmes de la fée électricité des villes : on électrifiait l’ensemble du pays. On ne daignait pas apporter dans nos villages les commodités procurés par le téléphone utilisé par les citadins : on mettait en place un réseau téléphonique sur l’ensemble du pays. On ne faisait pas payer un tarif postal particulier à une ferme isolée, on appliquait un tarif postal universel. On installait même des bureaux de poste dans chaque village.
Il y a déjà une "fracture numérique" sociale, inutile de rajouter une fracture numérique géographique (je pense surtout aux jeunes collégiens et lycéens - et sans oublier les seniors qui meublent ainsi leur solitude, et les commerçants, bref). Je partage l’avis de Mister K : « Internet est presque devenu indispensable et ne pas y avoir accès est lourdement handicapant. [...] Devrait-on considérer que chaque citoyen doit pouvoir accéder à internet si il le souhaite et donc inclure cela dans un service public à l’image de l’eau, de l’électricité, du gaz ou du téléphone ? Pour moi, la réponse est oui. Et on peut affirmer cela avec urbanité, sans urbaine-attitude.
Radicalité mal placée
- Mister K- 19 décembre 2010 à 09:08
En 2010, environ 15% des foyers du Cher (25000 sur 152000) n’ont pas un accès à internet haut débit. Est-ce grave docteur ? Oui et Non. Non, parce que l’on peut quand même survivre sans avoir accès à internet. Oui, parce que désormais, internet est presque devenu indispensable et ne pas y avoir accès est lourdement handicapant. Paradoxalement, ce sont les gens les plus isolés, et donc, qui auraient potentiellement le plus besoin d’avoir accès à internet qui n’y ont pas accès correctement. La faute à l’évolution de notre société dont l’économie privilégie les zones d’habitation denses beaucoup plus rentables. C’est un fait, cet article en parle très bien. Mais la question qui se pose : devrait-on considérer que chaque citoyen doit pouvoir accéder à internet si il le souhaite et donc inclure cela dans un service public à l’image de l’eau, de l’électricité, du gaz ou du téléphone ? Pour moi, la réponse est oui. Et ce serait bien sûr à l’État de s’occuper de cela. Cet article le dit très bien également.
Si on reste dans cette logique (c’est le boulot de l’État et pas celui des collectivités), on ne fait rien. En effet, c’est le plan France Numérique 2012 qui délègue aux collectivités locales cette charge d’amener 100% de la population à pouvoir accéder à internet haut débit. Et ce que l’on peut reprocher au plan, c’est que sur les 6.5 millions d’euros de subventions, la part de l’État ne soit pas de 100% : le département, la région, l’Europe et les communes sont obligées de co-financer ce plan. Deuxième reproche que l’on peut faire, c’est qu’en délégant cela aux départements, l’État laisse potentiellement s’installer des distorsions d’accès à internet puisque, en fonction des choix qui seront faits ou pas, les habitants des différents départements auront un accès plus ou moins bon et plus ou moins cher. Bref, on est très loin de ce que l’on peut attendre d’un service public.
Pour moi, être radical sur un sujet comme cela, c’est à dire laisser les 25000 foyers sans accès correct à internet sous prétexte que ce n’est pas le rôle du département et que c’est à l’État de s’en occuper, ce n’est pas acceptable. C’est dire aux gens, "vous vivez dans une société libérale qui laisse une partie des gens de coté et c’est comme ça, on n’y changera rien. Si vous voulez un service public internet, vous n’avez qu’à bien voter la prochaine fois !". Bref, sous prétexte de lutter contre le libéralisme, on ne chercherait pas à diminuer ses effets pour ne pas le renforcer...et donc, on laisserait ***volontairement*** des gens de coté en attendant le grand soir. Oui, c’est une façon de voir. Mais je trouve cette radicalité très mal placée. Et au final contre-productive car, que se passerait-il si le CG du Cher ne lançait pas un tel plan alors que tous les autres départements de France le font ? Et bien les habitants ne comprendraient pas et donc, voteraient à droite aux prochaines cantonales...et que ferait la droite ? Elle appliquerait le même plan aux éventuels détails techniques près. Au final, personne n’y gagnerait rien.
Globalement, je trouve ce plan extrêmement raisonnable. Il ne promet pas la lune pour 2020 et du très haut débit partout pour un coût forcément exorbitant. Il va permettre de fournir un service correct immédiat, pour un coût public de 6.5 millions d’euros acceptable...Par contre, il est très regrettable que le coût des abonnements soient si élevés. A 30 euros, les abonnées seront loin d’avoir le service rendu par les box en zone dense. C’est la grande faiblesse de ce plan. Donc quelque part, l’objectif initial n’est pas totalement atteint. Et c’est vraiment dommage.
Radicalité mal placée
- Eulalie- 19 décembre 2010 à 12:56
L’accès à l’adsl pour tous de la façon financière dont le fait le CG ne diminue en rien les effets du libéralisme, puisque comme le précise Monsieur Javerliat, la société délégataire n’est autre qu’une filiale de SFR et je ne sais plus quoi. Et, comme il l’explique, c’est l’argent public qui paye l’installation et la société délégataire qui récupère les bénéfices. Ca n’a rien de raisonnable.
Mais le libéralisme, le capitalisme, appelez-ça comme vous voudrez, que ce soit pour n’importe quel service de base (télécommunications, routes, transports,santé, services postaux, eau, éducation, culture, etc....) a toujours eu l’idée du "pour tous". C’est à dire la notion d’intérêt général. Sauf que l’intérêt général du capitalisme est idéologiquement avant tout une source de bénéfices (se reporter aux AGCS, accords généraux du commerce des services) pour les actionnaires. Après, il s’agit de poser la question comme, me semble t-il, le fait Monsieur Javerliat : accepte t-on, oui ou non ? L’intérêt général ne devrait-il pas plutôt être financé par les impôts de tous ( hi hi hi*) et n’être que du domaine de l’Etat et de ses missions de services publics dans un but égalitaire (hi hi hi) ?
Radicalité mal placée
- Eulalie- 19 décembre 2010 à 14:41
Et j’ajoute que ça pose aussi la question du coût, des prix pratiqués pour l’accès aux services publics que ce soit pour la collectivité ou les individus. L’ouverture à la concurrence de l’électricité, du gaz, des transports, des télécommunications etc... n’a permis en rien de réduire les côuts, les prix, par rapport un système de monopole de l’Etat, contrairement à ce qu’annonce le système capitaliste, libéral, pour se faire aimer. Alors, quel système économique, politique, permettrait de calmer les actionnaires, les entreprises, l’Etat, sur les prix qu’ils imposent (et ça va au delà des services publics) de la production à l’utilisation du service, et en l’occurence celui de l’adsl et de l’ordinateur (vous vous rappelez quand France Telecom fournissait téléphones, minitels, en "location" ? bon, France télévision n’a jamais fourni la télévision en location, certes). Aucune limitation à leur engraissement n’est fixée. Dommage. Illimité, quoi. Comme l’adsl et la croissance.
L’État est le problème, mais la solution n’est pas le C.G.
- Eulalie- 18 décembre 2010 à 17:38
"[9] C’est une mécanique infernale. On explique à la population que si ça va mal, c’est parce qu’il y a trop de fonctionnaires, trop d’État. Une fois que c’est bien enfoncé dans les crânes, on supprime des fonctionnaires. Personne ne réagit, puisque tout le monde a été persuadé que c’est ça le problème. Du coup, amputé d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, l’État marche vraiment mal, cette fois-ci, et pour de bon. On peut alors poursuivre : « vous voyez bien qu’on avait raison, l’État marche mal ! » Et de continuer à démolir les structures d’État à tire-larigot. C’est le syndrome de la grenouille..."
Oui, c’est vrai, ça fonctionne comme ça en gros. Mais les structures de l’Etat, car je crois malgré tout qu’ils veulent conserver l’Etat , ne sont pas démolies. C’est une sorte de démolition, oui, mais pas totalement. C’est plutôt une restructuration des structures. Et qui dit restructuration dit en effet suppression de postes de fonctionnaires, démolition de missions de services publics, démolitions de services, démolitions des fonctionnaires également (ce qui à mon avis réjouit une part de la population, les fonctionnaires n’ayant jamais eu bonne "presse" sous n’importe quelle politique. Le fonctionnaire est mal vu depuis toujours, donc ça n’a pas été difficile de "convaincre" le reste de la population exerçant dans le privé). Mais, comme des missions sont quand mêmes conservées, et au bénéfice des actionnaires des entreprises privées comme vous l’expliquez, et, ces entreprises privées étant elles mêmes en perpétuelles restructurations au bénéfice des actionnaires, je vous raconte pas comment ça va mal en effet pour accomplir les missions de services publics. C’est un joyeux bordel organisé.
D’autre part, je ne suis pas d’accord avec le syndrome de la grenouille, qui est bien gentil, je trouve, avec "les gens". Oui, si on plonge une grenouille dans 45 degré directement elle réagit. Mais pas les "gens". Ils se laissent ébouillanter, en toute conscience. Les grenouilles sont plus intelligentes que les français. Et si on mange leur petites cuisses, c’est pour éviter de se rappeler qu’elles valent certainement mieux que nous quand on veut les bouffer.