Éditorial Octobre 2011

Faim de règne ?

mardi 4 octobre 2011 à 09:36, par Mister K

L’ère Sarkozyste est-elle en train de prendre fin ? Affirmatif si l’on en croit quelques éditorialistes de la presse française. L’absence de résultats concrets au niveau économique et social, l’absence de perspectives positives, les affaires de valises, le Sénat qui passe à gauche. Tout concourt à ce que Sarkozy ne soit pas réélu en 2012. D’ailleurs, ils seraient 68% des français à le penser. Sondages, sondages... Il se dit même que Sarkozy pourrait ne pas se représenter. Beaucoup à droite sont dans les starting-blocks pour parer à toute éventualité.

Mais où est donc passée cette faim de pouvoir de la droite française ? On a un peu l’impression que cette dernière, consciente de ses échecs patents vis à vis de la majorité des français, n’y croit plus. D’ailleurs, il est vraisemblable qu’elle ne cherchera même pas à défendre un bilan impossible à défendre tellement il est catastrophique. Elle préfèrera évoquer deux éléments : la crise, cause de tous les maux dont la faiblesse de son bilan. Et puis le risque d’un Etat P.S. Oui, pas très convaincant, pas très engageant.
Évoquer la crise pour justifier son mauvais bilan c’est affirmer son impuissance et par là même, avouer que l’on a été inutile. Faire peur avec un Etat P.S., c’est oublier l’état RPR ou UMP qui a longtemps sévi.

Alors, la droite n’aurait plus faim de pouvoir ? Cette faim qui lui avait fait arracher le pouvoir avec les dents bien aiguisées de Nicolas Sarkozy ? On attend toujours que ce dernier utilise ces mêmes dents pour aller chercher la croissance. La bonne blague. À en croire la récente décision de Jean-Louis Borloo de ne pas se présenter à l’élection présidentielle, on pourrait le croire. Pourtant, les Juppé, Copé, Morin, Villepin et bien d’autres sont prêts. Pour quoi faire, on ne sait pas bien, mais ils sont prêts. Si une partie de la droite a le blues en accordéon, l’autre ne lâchera pas forcément le morceau. Et notamment la droite la plus dure, la droite populaire de l’UMP, les libéraux et l’extrême droite de Marine Le Pen.

Face à l’appétit en dents de scie de la droite, la gauche est-elle prête ? Si l’on en croit la bonne campagne de Mélenchon ou la primaire socialiste qui est peut-être meilleure que prévue, on pourrait dire oui. La victoire presque inattendue de la gauche au Sénat devrait être une source de motivation. La gauche va-t-elle vraiment avoir faim de politique et d’idées plutôt que de communication et de gesticulation ? C’est possible. Mais pas certain. Si les candidats de gauche arrivent à être ambitieux pour la France et pas seulement pour eux-mêmes, si il arrivent à générer de l’espoir, à montrer que la politique n’est pas vouée fatalement à l’impuissance, alors peut-être qu’il pourrait se passer quelque-chose et que Sarkozy aurait du souci à se faire.

Mais la fin de règne de Sarkozy, ce n’est pas fait. Quelques éditorialistes de la presse française ont été bien imprudents d’oublier le point d’interrogation. Sarkozy, comme tout animal politique, est capable de rebondir. Ce ne serait pas le premier. Par exemple, proche de nous, Serge Lepeltier, notre bon roi de Bourges, lui aussi, était à deux doigts de laisser la place à la gauche en 2008. Son bilan était quasi-inexistant, on ne pouvait même pas parler de mauvais bilan. Et pourtant, il est toujours là, plus affamé de pouvoir que jamais, multipliant les postes et les responsabilités au point de ne plus être en mesure de planifier facilement le moindre conseil municipal de sa bonne ville de Bourges, dont il semble se moquer depuis plus 16 ans maintenant. Sarkozy, lui aussi pourrait s’accrocher. Ne serait-ce que pour être en mesure de protéger son cul et celui de ses amis d’une justice qui lui tourne dangereusement autour.

Quels que soient les vainqueurs des futures échéances électorales, ils seraient bien inspirés de réformer notre République afin qu’une fin de règne ne soit plus possible... non pas pour qu’il ne puisse plus y avoir de fin, mais surtout pour qu’il ne puisse plus y avoir de règne d’un président, d’un maire ou de tout autre élu de la République. Sans réforme de nos institutions, la soif de pouvoir sera potentiellement toujours plus forte que l’envie de faire de la politique dans le sens noble du terme.


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commentaires
Faim de règne ? - DD - 4 octobre 2011 à 16:58

Réformer les institutions pour changer l’esprit des gens qui les gèrent ? Si la loi avait autant de pouvoir il n’y aurait plus de citoyens que de robots non ?

Quant à donner Sarkozy pour foutu c’est oublier ce qu’était Chirac en 95, l’un a Karachi l’autre avait ... ouh la trop de chose pour que je m’en souvienne... Donc la prudence est effectivement de mise.


Faim de règne ? - Mister K - 4 octobre 2011 à  18:26

Réformer les institutions pour changer l’esprit des gens qui les gèrent ? Si la loi avait autant de pouvoir il n’y aurait plus de citoyens que de robots non ?

Non, réformer les institutions n’aurait pas pour but de changer l’esprit des gens, mais simplement, de rendre impossible des pratiques actuelles de certains élus. Des élus, style Serge Lepeltier près de chez nous, ont prouvé qu’ils pouvaient être totalement déraisonnables en cumulant mandats et fonctions plus qu’un homme normal peut en assumer. Il faut donc des règles pour y mettre fin.

Répondre à ce message #33640 | Répond au message #33638
Faim de règne ? - DD - 5 octobre 2011 à  10:00

ah ok, pour ça je signe

Répondre à ce message #33645 | Répond au message #33640
Faim de règne ? - Ebatbuok - 4 octobre 2011 à 10:16

Mort aux rois, libérez le peuple.