Esprit, es-tu là ?
Esprit, es-tu là ? C’est un peu la question que l’on pourrait poser à Pascal Blanc en se demandant intérieurement si ce maire de Bourges a quelque-chose entre les oreilles. Mais c’est également la question que l’on pourrait poser à pas mal d’acteurs de la vie politique et associative berruyère. Car assez souvent, on sent que l’esprit n’y est pas.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, la mairie de Bourges, par l’intermédiaire de la maire-adjointe à l’administration générale et aux anciens combattants, Danielle Serre, a refusé la participation de l’association Ki-6-Col’ à la fête des associations de Bourges qui avait lieu dimanche 11 septembre 2016. Le motif ? L’association n’aurait pas, en 2015, respecté l’esprit qui anime la fête des associations. Autant dire que les termes employés trahissent l’arbitraire de la décision. En fait de ne pas respecter l’esprit, l’association aurait fait intervenir des militants anti-nucléaires et des activistes de la lutte séraucourt - anti-MCB2. Rien qui ne contrevienne à l’objet de l’association "chargée du développement et du soutien de toutes les initiatives visant à favoriser la participation de tous, à la construction d’un nouveau modèle social, solidaire et écologique".
On peut s’étonner, qu’au moment où sont écrites ces lignes, les protestations se soient faites pour le moins discrètes. Non pas que Ki-6-Col’ soit une association emblématique de Bourges. Mais surtout à cause de la symbolique de cette censure qui ne dit pas son nom. Le Gilblog rapporte que plusieurs associations, Amnesty international, Attac18, le Mouvement de la paix, Pour une constituante, SDN Berry-Puisaye, ont réagi par une lettre adressée au maire de Bourges qui rappelle le règlement qui régit la fête des associations et auquel Ki-6-Col’ ne contrevient pas. Le seul tort de l’association, c’est de prendre des positions qui ne plaisent pas à la mairie de Bourges. Si on peut remercier ces associations pour cette intervention, on aurait aimé entendre beaucoup plus d’autres acteurs associatifs et politiques protester de la même manière. À noter la bonne réaction de Yannick Bedin qui malgré son opposition à l’association Ki-6-Col’ sur le dossier de la MCB et de Séraucourt, a fait siennes les paroles attribuées à Voltaire "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire". Irène Félix a également regretté l’absence de l’association "Ki6Cool" [1]. Réaction, pour le moins très très mesurée.
Décidément, l’esprit démocratique et républicain à Bourges n’y est pas totalement. Au-delà de la symbolique, vous allez dire et vous aurez raison, que l’on n’a pas là une affaire d’État. Certes. Toutefois, c’est à force de renoncements que Bourges sombre. Comment expliquer par exemple, qu’en 2016, personne ne proteste quand des habitants doivent passer la nuit devant la mairie afin d’inscrire leurs enfants aux activités sportives ? Un site internet, c’est trop compliqué ? Comment expliquer que la CCAS doive faire appel aux dons ?! S’il vous plaît, aidez le Centre Communal d’Action Sociale de Bourges ! À pleurer de rire. La quatrième dimension. Pourtant, à Bourges, cela passe comme une lettre à la poste. La censure de Ki-6-Col’ n’est qu’une anomalie de plus. Rien d’autre. Pas la peine d’en faire un fromage de chèvre semble-t-il. Pascal Blanc qui n’aime visiblement pas beaucoup qu’on ne soit pas de son avis, n’a pas trop de soucis à se faire, avant que des réactions de grandes ampleurs arrivent, il aura terminé son second mandat en 2026.
[1] Comme dans la lettre des associations au maire, un o de trop s’est introduit dans le nom de l’association victime de la censure. On a échappé à Pi6Col qui mouille un peu. Mais Ki6Cool c’est trop lol !