L’empreinte de Serge Lepeltier à Bourges

mardi 4 mars 2008 à 10:33, par Mister K

Serge Lepeltier est un animal politique. Redoutable, il sévit sur Bourges depuis 1989. Ceux qui l’ont rencontré disent qu’il est sympa, comprenez, il ne mord pas. Il aime qu’on lui serre la main quand on le croise. Il serait même parait-il un peu chiraquien sur les bords. Mais il faut se méfier des rumeurs. En plus, il pourrait prendre cela comme un compliment. Lui qui n’a pas envie de paraître trop Sarkozyste a quand même engagé comme porte-flingue un auto-revendiqué Sarkozyste en la personne de Philippe Bensac, une star de droite qui aime publier sur l’Agitateur. Serge Lepeltier aime la compagnie d’autres personnes plus inoffensives les unes que les autres. Serge Lepeltier aime être celui que l’on écoute, il aime tout maîtriser. Aussi, quand Roland Narboux, un autochtone de Bourges, parle de Serge Lepeltier comme quelqu’un qui a "modifié en profondeur notre ville" (Bourges pour ceux qui n’ont pas bien suivi), cela nous interpelle. D’autant que le Roland en question s’est auto-proclamé historien de Bourges et qu’il écrit l’histoire de Bourges, seul, en toute impunité, sans véritable contradicteur.

L'empreinte de Serge Lepeltier à Bourges

La phrase qui titille

Roland Narboux, un gars qui se prend au sérieux mais qui n’est pas si
sérieux que cela [1],
écrit sur son blog [2] la chose suivante à propos de Serge Lepeltier : "Le maire de
Bourges est dans la lignée des "grands" maires de Bourges qui ont
modifié en profondeur notre ville, il est de la trempe des Laudier,
Boisdé et Rimbault"
.

Roland Narboux écrit l’histoire de Bourges vue de droite

On pourrait prendre cette phrase comme une opinion personnelle. Après tout, Roland Narboux, comme tout autre citoyen, a le droit d’exprimer son opinion. Le souci, c’est que Roland Narboux a entrepris d’écrire l’histoire de Bourges dans ce qu’il a appelé l’encyclopédie de Bourges. Il le fait seul, avec une méthode qui est à l’opposée du travail collaboratif d’une encyclopédie telle que Wikipédia. Son travail est globalement de bonne qualité et intéressant, mais il est truffé de choses contestables notamment quand il s’agit de la vie politique berruyère : Roland Narboux y omet soigneusement d’annoncer son implication politique au coté de la droite locale et son état de maire-adjoint à Serge Lepeltier. A cela, il répondra que tout le monde à Bourges connait cet état de fait, ce qui est bien sûr faux [3]. Conclusion, il y a là une tromperie.

Joue-là comme Sarko

Autre point qui fait que cette phrase nous interpelle, c’est qu’elle est prononcée en pleine campagne des municipales 2008, campagne où Serge Lepeltier a pris soin d’éluder son bilan plutôt décevant. Lors de cette campagne très politicienne [4] de Serge Lepeltier, il a singé la campagne municipale de Nicolas Sarkozy en jouant l’ouverture avec le désormais presque célèbre Eric Maginiau devenu pour l’occasion le Besson local [5]. Mais aussi en tentant de capter un peu de popularité à Jacques Rimbault, ancien maire communiste de Bourges de 1977 à 1993 à l’instar du captage d’héritage historique réalisé par Nicolas Sarkozy [6] avec Jaurès ou Guy Moquet par exemple. Ceci est d’autant plus drôle que pour Serge Lepeltier et la droite, Jacques Rimbault était caricaturé comme "un bolchevique" tout comme il caricature aujourd’hui Lutte Ouvrière et Colette Cordat. Serge Lepeltier et certains de ses co-listiers comme Philippe Bensac sont restés coincés aux années 80 : ils luttent toujours avec leur petits points serrés contre les bolcheviques et
trotskistes de tout poils...sauf que l’on est en 2008.

Soyons joueur

On mettra de coté Henri Laudier et Raymond Boisdé pour nous concentrer sur la comparaison Rimbault-Lepeltier. Puisque l’on nous pousse à jouer, soyons joueur. Mais ce petit jeu risque d’être cruel pour Serge Lepeltier. On ne va pas comparer les deux hommes au niveau de leur convictions politiques qui sont évidemment diamétralement opposées. Mais on peut les comparer sur leurs réalisations, leur façon de gérer la ville de Bourges.

Jacques Rimbault

Jacques Rimbault a globalement mis Bourges en valeur. A travers la
restauration globale du centre-ville, la création du secteur
piétonnier, la création de grand équipements (Médiathèque, Palais des
Congrès, Mairie, le parc paysager des Gibjoncs, le Stade Jacques
Rimbault, l’hopital de Bourges, l’autoroute A71, le terrain de Golf), le soutien très fort au monde de la culture (Maison de la Culture, Emmetrop, Printemps de Bourges), le développement des transports en commun à Bourges [7], le soutien aux équipes sportives [8], le fleurissement de la ville, le classement de la Cathédrale de Bourges au patrimoine mondial de l’humanité. Je m’arrête là, car il est de toute façon difficile d’être exhaustif. On peut discuter de la réussite ou de l’intérêt d’un grand nombre des réalisations de Jacques Rimbault, mais on ne peut absolument pas discuter le fait que, comme le dit Roland Narboux, Jacques Rimbault a modifié en profondeur la ville de Bourges. L’homme était certainement un peu mégalomane sur les bords, pas forcément très gestionnaire, mais très ambitieux pour sa ville et ses habitants. Et c’était là sa force, c’était là d’où il tirait son charisme, son autorité, sa volonté. Si
ses ex-adversaires parlent de Jacques Rimbault aujourd’hui, ce n’est
pas par hasard. L’homme était très populaire, bien au-delà des militants et sympathisants communistes de l’époque.

Serge Lepeltier

Passons à Serge Lepeltier maintenant. Il est maire de Bourges depuis
1995. 13 ans de règne. Au bout de 13 ans, qu’avons nous retenu de ses réalisations, comment a t-il marqué Bourges de son empreinte ? Sans y mettre de la mauvaise volonté, on ne trouve pas grand-chose. Serge Lepeltier n’est qu’un gestionnaire, pas forcément un bon gestionnaire en plus : en 2001, après 6 ans de gestion Lepeltier, la ville n’était pas dans une bonne situation financière. D’où une augmentation conséquente de la fiscalité en 2001 ou 2002. Il a continué, dans beaucoup de domaines sur la lancée des initiatives de Jacques Rimbault alors qu’il s’est plaint pendant de
nombreuses années [9] de
l’héritage de la gestion communiste de la ville. Il a embelli quelques rues. Ses réalisations marquantes resteront le Hublot, l’école de Musique et dans une moindre mesure la patinoire. Sinon, on retiendra des actions pas forcément positives : la privatisation de nombreux équipements et marchés, de grandes opérations de communication, la dégradation du service de transport en commun, le renoncement du football de haut niveau à Bourges etc. Là aussi, difficile d’être exhaustif. Mais de toute évidence, pour l’instant, Serge Lepeltier n’a pas encore marqué la ville de son empreinte. Peut-être le PRU sera t-il sa grande oeuvre comme il l’affirme. Globalement, Serge Lepeltier n’a jamais fait ressentir une véritable ambition collective, une véritable ambition pour sa ville. Il est
apparu ambitieux mais pour sa propre carrière qu’il a placé avant
Bourges, en choisissant notamment de "lâcher" la ville durant son
passage de 14 mois [10] au ministère de l’écologie. Son ambition écologique pour
Bourges est avant tout une ambition personnelle qui lui a permis de se
positionner sur un créneau laissé relativement libre par sa famille
politique jusqu’à très récemment. Lepeltier n’a donc pas l’ambition et
le charisme d’un Jacques Rimbault. Il n’est pas un mauvais maire, pas
un très bon maire, mais juste un maire quelconque, un médiocre
gestionnaire sans véritable ambition.

Conclusion

Évidemment, cette courte comparaison de ces deux personnalités est partielle [11] et peut-être même quelque part dérisoire, sans intérêt. Pourtant, à quelques jours du premier tour des élections municipales 2008 et suite aux comparaisons osées de Roland Narboux, il est peut-être nécessaire de s’interroger sur une écriture rapide de l’histoire locale par la droite locale. Dans cette campagne où, jusqu’à présent, Serge Lepeltier a réussi à occulter son bilan de 13 ans à la tête de la ville de Bourges, il est peut-être temps de s’interroger sur cette stratégie électorale qui est quelque part un aveu de la médiocrité de son bilan. Jusqu’à ce jour, Serge Lepeltier n’a
absolument pas marqué Bourges de son empreinte. On verra très bientôt si les berruyers ont la patience de lui laisser 6 ans de plus pour y parvenir.

Photo sous licence GFDL - Source Wikipedia

[1Mais qui est quand même maire-adjoint à la ville de
Bourges et ingénieur retraité de MBDA (ex-aérospatial), ce qui peut redonner espoir à tous les abrutis de la terre

[2Que Roland ne nous remercie pas, la publicité pour
son blog est gratuite. On vous conseille cependant plutôt son site
"d’information", Bourges-info qui est bien plus drôle, mais qui ne le fait pas
exprès

[3A ma connaissance, la "staritude" de Roland Narboux s’arrête au web berruyer et au monde politique de Bourges

[4Pour ceux qui aurait
du mal à comprendre, ce n’est pas un compliment

[5Attention, Il y a bien deux "s" à Besson

[6sur les conseils d’Henri Guaino

[7Qui au début des années 80 étaient dans un état déplorable

[8Le Football Club de Bourges en seconde division nationale, l’ascension des filles du CJMBB jusqu’au plus haut niveau européen

[9Il a conservé ce réflexe jusqu’à aujourd’hui

[10Du 31 mars 2004 au 1er Juin 2005

[11Certains diront certainement partiale, mais je ne crois pas

commentaires
L’empreinte de Serge Lepeltier à Bourges - 4 mars 2008 à 18:34

Publicité pour la gauche ou article objectif, qu’importe ? Au moins, Mister K met le doigt sur la pire anarque de Bourges sans parler de Pas beau ou autres mouches du bon Roi. Narboux sévit depuis des années à Bourges en refaisant l’histoire de cette ville au mépris de toutes vérités. Il sévit sur le net, dans ses bouquins historiques largement diffusés (Fnac, Cultura,etc.)mais aussi à l’Université populaire. Et c’est là que ça coince parce que l’U.P. a toujours été le lieu où les 3 points d’amitié si puissants à Bourges permettent d’être soutenus par la Gauche et par des Frères qui se retrouvent même sur la liste de la "Gauche unie". Il suffit de connaître son amitié pour une espèce de singe en voie de disparition pour mieux comprendre. Mais simplifions : Narboux a toujours bénéficié du plarapluie de la gauche berruyère et ce, malgré son soutien absolu à Lepeltier. D’ailleurs, si l’Universiité Popualire existe, c’est bien parce que Bourges n’a jamais eu de faculté de sciences humaines qui aurait permis d’accueillir de vrais historiens dans notre ville. Et c’est cette absence totale de vrais historiens qui permet à M. Narboux de n’être jamais attaqué en dépit de tous les mensonges historiques qu’il balance à tour de bras depuis des années. Enfin, en dehors de l’U.P., il reste à Bourges la sainte société d’archéologie et d’histoire du Berry où notre Narboux local entretient de très anciennes amitiés avec d’illustres et historiques hommes de gauche. En conclusion, Mister K ne sait pas du tout à quoi il s’attaque... si ce n’est le plus beau symbole de la fameuse "porosité" entre la Droite et la Gauche berruyères...


#11106
L’empreinte de Serge Lepeltier à Bourges - Mister K - 4 mars 2008 à  20:18

En conclusion, Mister K ne sait pas du tout à quoi il s’attaque... si ce n’est le plus beau symbole de la fameuse "porosité" entre la Droite et la Gauche berruyères...

Je précise que je ne suis absolument pas dans ce genre de délire. Mon propos est lié à des écrits de Roland Narboux, point.
Ensuite, je parle à plein de gens, je rencontre plein de gens, je ne leur demande pas si ils sont de droite ou de gauche. J’imagine que Roland Narboux fait pareil et c’est on ne peut plus normal. Si la France devait être divisée en deux, la droite d’un coté d’un mur et la gauche de l’autre, ce serait bien triste. Heureusement, ce n’est pas le cas. Et je peux même boire une bière avec Philippe Bensac sans être obligé d’être d’accord avec lui. C’est dingue non ?

#11115 | Répond au message #11106
L’empreinte de Serge Lepeltier à Bourges - B. Javerliat - 5 mars 2008 à  06:42

Et je peux même boire une bière avec Philippe Bensac sans être obligé d’être d’accord avec lui

D’accord, mais pas trop longtemps, la discussion devient pénible à la longue ;-)

A propos, avez-vous remarqué que quel que soit le résultat de l’élection, et grace à sa 9e place sur la liste de S. Lepeltier, on est sûrs de l’avoir comme conseiller municipal ? C’est dingue aussi ça, non ?

#11128 | Répond au message #11115